Une même île que tout sépare, et même bientôt un mur. À gauche de l’Hispaniola, Haïti : 206ème nation sur 228 en termes d’Indice de développement humain. De l’autre, la République Dominicaine. Un pays au développement désormais comparable à la Tunisie. L’écart de prospérité entre les deux peuples est tel que quelque 500 000 immigrés haïtiens composent les 10 millions d’habitants de la République Dominicaine, amenant avec leurs espoirs d’une vie meilleure main-d’œuvre manuelle et agricole, mais aussi trafics illicites et commerce bilatéral.
Ainsi depuis le 20 février, le gouvernement, sur le modèle mexicano-américain, a démarré la construction d’un mur sur un huitième de la frontière. Si les Dominicains plaident en la faveur d’une mesure de contrôle face à l’instabilité permanente qu’affiche son voisin haïtien, les organisations de défense des migrants crient quant à eux au racisme.
Le montant des travaux paraît plus vertigineux encore que sa hauteur : 3,9 mètres de haut pour 31 millions de dollars. Mais à qui revient la charge de l’édifier ? Les immigrants haïtiens eux-mêmes peut-être, ces professionnels du BTP qui donneraient ainsi l’impression d’ériger leur propre cage ?
NK