Edito
11H30 - samedi 20 décembre 2025

Les 7 renoncements à la France, par Jean-Marie Viala

 

Je prétends que mon pays, la France est en pleine décomposition, et vit une véritable descente aux enfers pour des raisons qu’elle refuse, en tous cas ses élites, comme son peuple, de voir.

Sauf que dire cela des élites est une forme d’excuse, alors qu’en réalité elles utilisent ce qu’elles jouent à ne pas voir.

Mais, mon pays ne veut pas voir, et actuellement ne veut pas savoir, quelles sont les raisons qui ont façonné et qui façonnent encore la situation d’aujourd’hui. Notamment certaines origines de cette situation, celle des renoncements successifs.

 

La Géographie des Renoncements Français (1945–2025)

Il s’agit là de faits observables, et hélas incontournables, mais pas par la voie tellement aimée, pratique et actuelle, de la bienveillance factice enseignée.

Elle se divise en 7 grands renoncements, chacun nourrissant les autres.

 

En premier lieu le Renoncement à la transmission (le plus ancien, le plus profond).

Ainsi, à partir de l’après-guerre, mais particulièrement exacerbé après 1968 étape décisive :

– Remise en cause du savoir vertical,

– Montée du pédagogisme,

– Dévalorisation de la mémorisation et de la rigueur,

– Programmes instables et vidés de leur contenu, (ainsi compris par le plus grand nombre)

– Inflation d’idéologie au détriment des connaissances fondamentales.

 

Ce renoncement produit mécaniquement :

– Une population moins armée intellectuellement,
– Un affaiblissement de l’esprit critique réel,
– Une perte de confiance dans les institutions savantes.

 

Ensuite, le renoncement et même le combat contre l’autorité (État, école, police, symboles).

Ainsi depuis les années 70 :

L’enseignant devient un “animateur”,

Le policier un “agent”,

Le parent un “négociateur”,

Le magistrat est contraint par des doctrines indulgentes, et une idéologie insidieusement  envahissante,

L’autorité de l’État est sans cesse contestée au nom du “ressenti”.

 

Partout, dans l’État, l’école, la police, l’institution judiciaire, si l’on observe les discours et les politiques depuis les années 70–80 :

– Suspicion systématique envers la police (désormais la police tue, et torture),

– Critique de la notion même de punition,

– Priorité donnée à l’excuse sociologique (magistrature atteinte),

– Réticence à assumer la sanction,

– Décrédibilisation symbolique des institutions d’ordre, du plus bas au plus haut niveau.

Cette nocivité générale est effectivement portée par la gauche, notamment culturellement, médiatiquement et syndicalement.

Ainsi force aussi est de constater que la gauche est le vecteur capital de ces renoncements.

 

Ce renoncement entraîne :

Affaiblissement de l’ordre public, perte de respect des institutions, et montée du cynisme social.

 

Vient le renoncement à la souveraineté et à la reconnaissance intellectuelle.

Progressivement :

– Adoption passive, absorption atonique, sublimées par la mode d’idées venues d’ailleurs (islamisme générique et ses dérivés salafiste etc.., wokisme, cancel culture etc…)

– Abandon de l’école française du raisonnement logique,

– Remplacement de la culture du débat par la morale émotionnelle, celle de l’air du temps -sorte de moraline…

– Domination d’une élite administrative élevée au pur aliment gauchiste et coupée de la nation.

 

Conséquence :

La France ne produit plus de doctrine propre ; elle importe des concepts. Parfois sans même les comprendre, en les adaptant dans l’intérêt passif du moment. L’air du temps. Celui qui empêche de respirer, sauf de manière artificielle. Gymnastique désormais maîtrisée.

 

Le renoncement à l’unité culturelle est la 4ème des descentes aux enfers.

Y renoncer est un véritable abandon de l’idée qu’une nation repose sur :

– Une langue forte,

– Un récit commun,

– Des valeurs partagées,

– Une éducation homogène.

Les choix politiques successifs ont tenté d’affirmer qu’on peut faire nation sans culture commune. Et même que la France n’a pas de culture selon le pouvoir actuel qui n’est en fait que le continuateur maitre de l’apogée des renoncements.Les faits montrent que cela est mortifère. Pour ceux dont les yeux restent ouverts, ce renoncement mène à la :

– Fragmentation,
– Archipellisation,
– Emergence de communautés séparées.

– Et donc aux antagonistes d’abord, mais ennemis déjà. Mais chut. Pour après seulement.

 

Ensuite, le renoncement à l’ambition (scientifique, industrielle, militaire).

Depuis les années 80 au fur et à mesure que l’érosion à bas bruit a avancé :

– Fermeture d’usines,

– Perte de filières d’excellence, y compris artisanales,

– Sous-investissement chronique dans la recherche, (CNRS gangrené par la gauche)

– Dépendance croissante à l’étranger pour les technologies stratégiques, souvent créées par des scientifiques français expatriés.

– Abandon progressif de la mission civilisationnelle de la France.

Ces renoncements s’accumulent silencieusement, mais durablement. Irréparables peut être. Sans espoir sans doute ? ou alors…Mais lequel ?

 

S’est produit en même temps le renoncement au courage politique.

SANS DOUTE LE plus visible :

– Peur du conflit, (l’islamisme rampant, sauvé par la peur des mots, musulmans otages obligatoires, et futurs complices obligés, même par la force de la menace), ne disons pas les mots.

– Peur de trancher, peur de reconnaître l’identification du mot (refus de l’amalgame réel entre islamisme, terrorisme, narcotrafic et musulmans, peur du « feu » des banlieues.) alors que c’est le même mot.

– Peur d’assumer les conséquences de cette lâcheté mièvre, cacher le thermomètre pour ne pas voir la fièvre ! ne même pas le casser.

– Gouvernement par la communication, utilisation du service public de l’audio-visuel et des réseaux sociaux, et médias inféodés au silence et à la dissimulation.  

– Et surtout soumission aux groupes de pression idéologiques. Le gauchisme d’érosion… permet, favorise, l’éclosion de groupuscules minoritaires par nature, mais agissants, même brutalement. Ou de manière insensée, songez aux LGBT par exemple qui défilent sous le drapeau Palestinien, alors que dans ce pays, ils seraient fusillés, à minima…

Ce renoncement crée :

– Une gouvernance molle, un décalage entre la France réelle (on peut rêver qu’elle existe encore) et la France officielle, qui consent et ne sent rien… sauf en réponse aux sondages… sans risques. Anonyme.
– Une perte de confiance des citoyens. Alors qu’ils sont responsables de leurs « absences ». Mais ils ont non pas appris à se taire, seulement à ne pas penser qu’ils pourraient s’exprimer.

 

Et vint le renoncement au réel.

Le plus grave. Il consiste à préférer :

– Les concepts aux faits, (wokisme, et cancel culture par exemple, nuisibles, rejoints avec gourmandise par l’islamisme qui cajole l’ensemble).

– Les émotions aux chiffres

– Les intentions aux résultats,

– La morale affichée à l’efficacité réelle. La préférence du gentil rouge artiste de la moraline.

Ceci est la succession de renoncements organisés.

Quand un pays cesse de regarder le réel, il cesse de se défendre.

 

La convergence de ces abandons successifs mène obligatoirement au constat :

– D’un effondrement organisé,

– D’une lente glissade,

– D’une déconstruction progressive,

– D’une intention diffuse sans chef d’orchestre identifiable. Mais bien caché, tant l’air du temps est devenu le maître, même contre ses maîtres. L’abîme étant devenue inévitable y compris pour ceux qui ont tout fait pour y arriver… sans doute souhaitant en rester au seuil, spectateur des autres, les citoyens atones. Mais l’abîme est ainsi. Il appelle inexorablement. Une sirène mortelle.

La cohérence du résultat est indéniable.

Alors il est désormais, pour certains, peu nombreux aujourd’hui je sais, tant il est difficile d’assumer ses erreurs, et de comprendre ses errements, de les admettre enfin de déclarer :

 

QUE OUI Mai 68 marque l’effondrement philosophique de l’autorité. Le 7ème !

Avant 1968 :

– L’enseignant est une figure d’autorité,

– L’élève doit obéir, par respect et écoute,

– La transmission prime sur l’expression personnelle.

 

Mais avec mai 68 et le fameux « interdit d’interdite » qui continue à sévir en 2025, nous avons hérité d’un rejet de l’ordre vertical :

– Valorisation du spontané, du vécu, du ressenti,

– Méfiance envers la tradition, la discipline et la hiérarchie.

Ce glissement mental explose immédiatement après 68.  Il est la conséquence des premiers renoncements avançant à bas bruit. De l’érosion dévoreuse depuis l’après-guerre de 1945. 

 

Oui : Mai 68 introduit le pédagogisme qui va contaminer l’école

Les nouveaux dogmes, hérités des mouvements post-68 :

– L’enfant au centre (et plus le savoir au centre),

– L’enseignant “animateur” plutôt que transmetteur,

– La pédagogie au-dessus du contenu,

– Valorisation de toute créativité imposée plutôt que de la rigueur, créativité étant plus une acception, qu’une qualité reconnue, mais désormais tolérée, voir dirigée. Encouragée en tous cas.

– Remise en question des notes, du redoublement, de l’effort.

Ces idées imprègnent l’ensemble des syndicats et l’institution elle-même et le mal se diffuse sur trois générations d’enseignants. Cette racine néfaste idéologique s’affiche fièrement à partir de 1968. Faire part d’un décès revendiqué. 

 

Oui : Mai 68 détruit l’idée même d’excellence.

En effet, le discours post-68 est hostile :

– À la sélection,

– À la compétition,

– Au mérite individuel,

– À la hiérarchie des savoirs,

– À l’autorité professorale.

Il s’agit là et avant tout de l’obsession égalitariste, dont les ravages se mesurent aujourd’hui à tous les niveaux. Si vous voulez réussir, visez le bas. Vous irez loin.

Ainsi oui, le nivellement par le bas est l’héritier direct des mots d’ordre de 68.

1968 a planté les graines, et l’arbre de la catastrophe pousse encore lentement mais sûrement.

Le déclin scolaire effectif résulte d’un lent travail idéologique dû aux premiers renoncements, mis en œuvre sur 30 ans et ayant commencé son essor, son explosion gourmande à partir de 68.

 

La faute PCF

En reprenant un peu l’histoire, tout a vraiment commencé à ce que l’on appelle la Libération. Merci à de Gaulle qui a tout fait pour sauver les meubles. Honte à la Gauche qui l’a toujours haï, et qui fait semblant aujourd’hui de se l’approprier, heureusement par principe (toujours son côté insidieux), et heureusement sans explication.

CAR JUSTEMENT premier poncif qui continue à être inacceptable, et pourtant toujours mis en avant par ces gauches oublieuses.

EXEMPLE :

La situation en 1945 quand de Gaulle est arrivé au pouvoir. Et la notion de résistants communistes sauvant la France.

Il n’y a pas eu de résistants communistes pour la France, seulement pour la Russie.

Et l’on sait pourquoi aujourd’hui, du moins pour ceux qui veulent savoir.

1940–juin 1941 : neutralité du Parti Communiste Français (sur ordre de Moscou)

Après le pacte germano-soviétique, Moscou ordonne au PCF de ne pas attaquer l’Allemagne.
Le PCF obéit strictement pendant cette période, les communistes ne résistent donc pas pour la France, ils s’alignent stratégiquement sur Staline.

Après juin 1941 : entrée de l’URSS en guerre

– L’invasion de l’URSS change tout.
– Moscou appelle à la résistance.
– Le PCF devient un mouvement résistant actif.

Les communistes résistent alors réellement, mais leur motivation première est idéologique : aider l’URSS.
Ce n’est pas “contre la France”, mais ce n’est pas “pour la France” au sens gaullien.

Ainsi le PCF résiste d’abord pour Moscou, pas pour de Gaulle. Pas pour la France.

Souvenons-nous, Maurice Thorez a déserté la France le 3 octobre 1939 et a passé toute la durée de la guerre en URSS. Gracié par de Gaulle, il est 1er secrétaire du PCF, puis ministre français de la FONCTION PUBLIQUE… graine nocive d’origine… dont les effets sont encore aujourd’hui présents.

 

De Gaulle a été contraint de capituler devant cette gauche pour éviter la guerre civile.

Première raison de la grâce de Maurice Thorez.  

 

Il faut être réaliste, et dire le vrai :

Le PCF en 1944–46 était extrêmement puissant :

– 1er parti de France,

– Syndicat CGT dominant,

– 25 % aux élections,

– Armes des FTP (résistance communiste),

– Influence dans l’administration, la presse, les municipalités.

– Essor considérable à partir de la libération (et ça continue).

 

De Gaulle savait que les Soviétiques finançaient et armaient le PCF.

Ceci est documenté, toutes les archives accessibles sont disponibles désormais. Oui, un risque d’insurrection communiste existait, toute la gauche était là, et De Gaulle en était parfaitement conscient.

De Gaulle a évité comme il l’a pu les vraies tentatives de prise de contrôle des communistes.

Il a laissé la gauche intellectuelle s’installer dans l’école, par obligation du moment, une capitulation stratégique parce que les instituteurs étaient très majoritairement à gauche depuis la III République.

 

Cette même gauche qu’il a dû laisser pourtant s’emparer de la presse, jusqu’au papier pour imprimer, des médias en général, de la culture de l’administration et des instances judiciaires les plus hautes etc… mais qu’il a jugé bon sur le moment de ne pas croire à la pérennité de cet entrisme. Hélas, comme on le verra, et ce n’est certainement pas de la faute du Général, la maladie était entrée. Sournoise, bien dissimulée, et sans ennemi déclaré.  Sauf des va-t’en n’importe quoi, qui n’ont pas prospéré. Qui n’existaient que pour eux-mêmes.

Nulle décision gaullienne volontaire.

Mais, pour tenter de s’exonérer pour les besoins de la cause, Mai 68 n’est pas prétendument une opération du PCF.
Le PCF DÉTESTAIT officiellement Mai 68 et allait même jusqu’à condamner les étudiants et à les traiter de petits bourgeois.

C’était pourtant toute la gente intellectuelle de gauche communiste maoïste et j’en passe, qui soutenait l’ensemble. Mais officiellement la tactique (comme la Taqiya chez les musulmans) fut habile. Et de Gaulle en a eu peur, il a vu 45 recommencer. Il se serait enfui selon certains.

La réalité, et non plus le risque désormais dépassé, et il ne s’agit pas du sentiment d’un risque… La réalité donc est bien le totalitarisme désormais benoîtement installé.

 

L’explosion de Mai 68 a permis la rupture culturelle, avec son objectif :

– Destruction de l’autorité éducative

– Dévalorisation de la hiérarchie

– Politisation de l’université

– Prise de pouvoir des “soixante-huitards” dans la presse, l’édition, l’administration

 

Ce qui existe réellement :

Domination culturelle de la gauche dans :

– L’école

– Les médias

– La formation des maîtres

– L’édition scolaire

– L’université

 

Un conformisme idéologique massif, effectivement hérité d’une pensée Marx + Freud + Foucault + égalitarisme de 68 : une logique de pensée unique, totalitaire et très fermée.

Il s’agira donc de :

– Un magistère culturel de la gauche
– Une hégémonie idéologique

– Un contrôle du récit national
– Un conformisme progressiste obligatoire

– Une vraie dictature bienpensante.

Début de dictature réelle. Douillettement installée, ayant pris son temps. Surtout ne pas effrayer malgré l’explosion de 68.

 

Ce qui est effectivement porté par la gauche 

Il y a plusieurs secteurs où l’on peut et l’on doit observer, sans cécité, que la gauche culturelle, idéologique ou institutionnelle a joué un rôle majeur dans les renoncements évoqués.

Le pédagogisme et la déconstruction de la transmission

Il est difficile de nier que :

– Les syndicats enseignants majoritaires (SNI/FSU),

– Les mouvements pédagogiques (GFEN, ICEM Freinet),

– Les écoles de formation (IUFM puis INSPE),

– La production universitaire dominante.

 

Tous sont historiquement liés à la gauche, et même très à gauche.

Il est donc raisonnable de considérer que la remise en cause de l’enseignement traditionnel a été largement portée par :

– Des idées égalitaristes,

– Une suspicion envers l’autorité,

– Une critique de la sélection et du mérite,

– L’idée que tous les élèves doivent atteindre les mêmes résultats.

 

Aucune branche de la gauche qui serait démocrate (on peut rêver) ne s’y est opposée.

 

L’égalitarisme radical et la méfiance envers les hiérarchies

Ce point est presque indissociable de la gauche :

– Rejet de l’excellence considérée comme “élitiste”,

– Refus de la sélection précoce,

– Défense du collège unique coûte que coûte,

– Obsession de la réduction des écarts plutôt que de l’élévation générale.

Ces idées viennent quasi exclusivement de la gauche, et elles ont façonné durablement l’école.

La redondance de ces énumérations en devient écœurante. Nauséeuse.

 

La fragmentation culturelle au nom de l’antiracisme ou du progressisme

Là encore, il est évident de remarquer que :

– L’idée que “la France n’a pas le droit d’imposer une culture commune” vient des courants gauchisants,

– La déconstruction du récit national est portée par des universitaires majoritairement de gauche,

– La mise en accusation permanente du passé (colonisation, identité, nation) est caractéristique d’une gauche culturelle dominante.

– Force est de constater que la gauche, dans son ensemble, a favorisé une vision relativiste, et nocive du commun national.

 

La technocratie administrative

Une grande partie de l’effondrement institutionnel provient aussi :

– De hauts fonctionnaires,

– De cabinets ministériels,

– D’experts non élus (y compris les magistrats de tous niveaux).

Il peut être technocratique, gestionnaire, idéologiquement fluctuant. Mais respectueux devenu gauchiste par nature. Certaines dérives viennent autant de la machine d’État techno que des camps de gauche déclarés.  Personne ne subit et tout le monde adhère, consent.

 

La droite n’a pas résisté

La droite n’a pas combattu ces orientations,

Elle a parfois, souvent même, accompagné ces évolutions,

Elle a recherché, et acheté la paix sociale au prix de concessions idéologiques.

On peut donc envisager que :

La gauche a impulsé,
La droite a laissé faire,

Le résultat est cumulatif.

Toute la gauche, dans toutes ses composantes, est pour moi le vecteur structuré d’un affaissement long, progressif, idéologique. Et je le crains jusqu’à une nouvelle explosion à laquelle elle ne s’attend pas.

 C’est une lecture que j’estime cohérente et largement, et heureusement enfin, partagée dans certains milieux intellectuels que j’espère de plus en plus amples.

La gauche repose donc sur les constats suivants, la redondance énumératrice est utile :

– La prise de contrôle de l’école par des syndicats de gauche,

– La domination culturelle de la gauche dans les médias, l’université, l’édition,

– La pensée soixante-huitarde comme matrice idéologique,

– La déconstruction systématique de la tradition française,

– L’égalitarisme comme dogme non négociable,

– La culpabilisation de l’histoire nationale,

– La tolérance excessive envers des dérives communautaires,

– La perte de confiance dans l’autorité et le mérite.

Je sais, pour avoir été la victime imbécile de mes choix, qu’il y a une responsabilité énorme de ce qu’il est convenu de nommer la droite :  

– Complice de la croyance à une technocratie sans âme,

– Et responsable d’une lâcheté ou passivité, comme habitée d’une certaine honte. Un désamour d’elle-même.

 

Et c’est à cet instant qu’il faut réaliser l’émergence d’un séisme, que les élites (comme toujours) disent ne pas voir, alors qu’ils l’utilisent, soit pour paraître bienveillants, soit pour changer la France, et cela de manière abrupte, délibérée, volontaire. L’immigration, et particulièrement l’immigration musulmane.

Ce séisme est entré sur notre pays, de la même manière que la gauche, avec tout son temps, s’y est installée, avec les mêmes attributs, d’ailleurs, et en les utilisant. Les minorités.

Cette gauche qui se voyait dans les faits, devenir minoritaire sur le plan représentatif (partis, syndicats et autres) alors que l’idée du « gentil rouge » c’était bien installée, s’est alors emparée de l’immigration dans son sens le plus large, pour non plus défendre ce qui n’existe plus, les ouvriers qui très longtemps ont pu être exploités par elle pour assoir ses pouvoirs, et pas leurs intérêts, d’où leur disparition, au profit d’une nouvelle idéologie, celle de l’islamo- gauchisme.

Cette gauche qui désormais au nom de sa laïcité, promeut la religion de l’islam, et combat la religion juive, qui elle est considérée comme nocive, et en fait sans existence, donc devant disparaître et pas seulement du territoire national.

On sait que Staline, qui détestait la religion, avait fait un virage à 180 degré, lors de son appel au sursaut contre son ancien ami, l’Allemagne nazie, en délivrant un message radio commençant par « mes frères, mes sœurs ». La leçon a perduré chez les gauchistes, qui savent prendre les virages nécessaires, au moment opportun. En bons héritiers. En revanche, nos gauchistes, tous, devraient se souvenir de la façon dont les choses ont finies… Même s’il est vrai qu’il faut beaucoup plus de temps pour éradiquer une dictature de gauche, que pour une dictature dite de droite.  Mais que le peuple souffre durant ces temps. Lorsque le mur de Berlin est tombé, la gauche n’en n’a pas cru ses yeux. Mais comme l’on sait, elle s’est bien vite ressaisie, elle a trouvé son nouveau totem. L’immigré. Et surtout l’immigré musulman, dont, il faut le rappeler, il ne faut pas faire l’amalgame avec l’islamisme, etc.…etc…

Quant aux chrétiens (catholiques, protestants, coptes etc…), ils sont pour les gauchistes justement dans les etcétéras, et plus particulièrement encore les chrétiens d’Orient. Qui n’ont que le droit de mourir. De se taire en tous cas.

Ces nouvelles situations, sournoisement installées, comme cela a été depuis trop longtemps la manière de faire de la gauche, parfaitement exercée, et ingurgitée par le peuple, grâce, comme on l’a vu, au wokisme et à la cancel culture en découlant, permet désormais tous les oublis, et leur digestion intégrale.

Jusqu’à quand ?

La réaction à ces oublis, pourrait, hélas, permettre l’éclosion d’une droite qui serait affublée des mêmes intentions que la gauche a trouvé si pratique, pour son seul profit.

Ceci est un point absolument crucial, et aussi dangereux, pour lequel il faut marcher comme l’on dit, sur des œufs.

 

Toute dynamique de renoncement produit une dynamique de réaction…

Quand une société :

– Oublie la transmission,

– Affaiblit l’autorité,

– Perd son unité culturelle,

– Laisse s’installer une pensée dominante rigide,

Il est presque inévitable que surgisse, tôt ou tard, une réaction.

Et :

La réaction n’est pas automatiquement saine, juste ou équilibrée.
Elle peut parfois reproduire ce qu’elle dénonce, mais sous d’autres couleurs.

C’est un phénomène que l’histoire a vu se répéter à plusieurs époques, sous des formes différentes, MAIS TOUJOURS RADICALES, sans que jamais le monde ait voulu en tirer les leçons.

 

Une droite réactionnelle pourrait, en théorie, imiter ce qu’elle reproche à la gauche

Sans affirmer que cela puisse arriver – car il serait imprudent de poser une certitude là où seul un risque existe – et même une peur, pour ce qui me concerne, il est possible d’envisager l’hypothèse que :

Une droite surgissant en réaction au déclin actuel pourrait être tentée de :

– Imposer une idéologie aussi totalisante,

– Instrumentaliser la crise pour asseoir un pouvoir radical,

– Cultiver la peur ou le ressentiment pour renforcer sa cohésion,

– Imposer une vision unique du réel, comme sous la gauche.

– Balayer la nuance et le pluralisme, comme sous la gauche.

 

Non pas parce que “la droite” serait par nature autoritaire, loin de là, comme on l’a vu ces dernières années, tant elle a été complice muette et consentante, mais parce que toute force qui arrive dans un espace idéologiquement affaibli peut être tentée de remplir ce vide à son profit. Et dans ce cas, qu’elle qu’en soit la manière, et l’idéologie, pourvu qu’elle soit contraire à l’air du temps d’avant.

Ceci n’est en fait qu’une peur, et une mise en garde anthropologique, chose que la gauche n’a jamais voulu évoquer, ni envisager pour elle-même.

 

Les sociétés fragilisées sont vulnérables aux solutions radicales…

Quand :

– L’école ne transmet plus,

– L’État n’incarne plus,

– La culture ne fédère plus,

– La politique ne convainc plus,

Alors les citoyens, logiquement, cherchent :

– Un sauveur (Staline, Hitler, Poutine aujourd’hui, idem en Asie, entre autres),

– Une rupture,

– Un récit clair et fort,

– Une autorité qui tranche.

Et dans ces moments-là, l’histoire montre qu’il existe un risque que la réponse soit :

– Dure à l’identique de celle d’avant mais convenant mieux dans la nouvelle pensée,
– Plus simple,
– Plus directive,
– Plus absolue.

Et si la tentation existe, cela n’est dû qu’à la dictature rampante qui vient d’éclabousser nos dernières décennies, et qui est je l’espère devenue irrespirable pour tous, mais en évitant les exagérations réactives, qui me font peur. Plus on a été torturé, plus on a tendance à vouloir torturer les tortureurs.

C’est ainsi qu’il s’agit d’un grand paradoxe :

La réaction peut reproduire ce qu’elle combat.

Un système idéologique rigide comme la gauche en a été l’auteur peut engendrer son miroir inversé.

Et il est possible d’avoir peur que :

Une gauche qui a voulu façonner la société selon sa vision, puisse faire naître une droite qui voudrait faire la même chose à l’envers.

Non pour restaurer l’équilibre, mais pour instaurer sa propre domination.

Ceci est selon moi un risque structurel dans toute société polarisée, totalitaire, et dictatoriale. Telle que celle que l’on vit sans vouloir l’admettre depuis trop longtemps.

La bonne question est donc :

Comment une nation peut-elle se redresser sans tomber d’un dogme dans un autre, d’un excès dans son inverse, d’une idéologie longue et mortelle dans une idéologie dure immédiate ?

C’est là que se situe le véritable enjeu. Et c’est là que je suis l’idiot du village, en croyant dur comme fer, que la France, celle que j’aime, et en qui je crois, est capable d’éviter, après cette expérience assassine de la gauche, désormais visible, officiellement admise, et mortifère, enfin mise en évidence la parole se libérant peu a peu, que jamais, la réaction ne pourra être, et ne le devra, et cela d’où qu’elle vienne, un miroir total de ce qui existait avant pour n’être que son contraire idéologique, et qui a sévi trop longtemps. Qu’on ne laissera plus jamais faire.

Un idiot vous dis-je.

 

Jean-Marie VIALA

Ecrivain, Avocat