Opinion Outre-Mer
14H45 - mercredi 28 mai 2025

Pour Manuel Valls, un contrat colonial étouffe les Antilles et explique la vie chère en 2025 ! L’édito de Michel Taube

 

Valls multirécidiviste !

« Contre la vie chère, il faut continuer les contrôles. Il faut s’attaquer aux grands groupes. Le contrat colonial persiste en Martinique et en Guadeloupe. »

C’est par ces mots ou par approbation de tels propos que Manuel Valls a, une fois de plus, célébré l’abolition de l’esclavage, cette fois-ci à Saint-Denis le 23 mai dans la région parisienne. Le matin même, devant des jeunes lauréats de la « Flamme de l’égalité », le ministre des Outre-mer avait dénoncé les traces économiques de l’esclavage dont la vie chère serait une conséquence.

Quelle pédagogie, quelle transmission de valeurs, quelle lecture de l’histoire, quel souci de la réconciliation !

C’est pure folie et pur mensonge de convenir que la vie chère est le fruit d’un « contrat colonial » encore en vigueur, – termes employés d’ailleurs dans les groupuscules les plus hostiles à la République française -, ce qui veut dire que la traite négrière, ces millions d’êtres humains déportés, déshumanisés, expliquerait le prix d’un pack d’eau et d’un paquet de pâtes en 2025.

Quand Manuel Valls parle des Outre-mer, il ne parle plus de citoyens. Il ne voit pas des Français égaux, mais des esclaves contre des colons, pour ne pas dire de nouveaux esclavagistes qu’il faut mettre au pas, contrôler, dénoncer, montrer du doigt ! Manuel Valls enferme en même temps ses interlocuteurs dans un statut de victimes qui ne peut que peut provoquer colère et haine de soi et de la France. Il se révèle incapable de voir les Antilles ou la Nouvelle-Calédonie autrement que comme des terres de peuples premiers ou d’esclaves.

En disant que la vie chère d’aujourd’hui est une conséquence de l’esclavage, l’ancien premier ministre ne propose rien d’autre que des mesures de contrôle, de suspicion. Du dirigisme socialiste comme la France est seule capable aujourd’hui d’en produire en Occident.

Manuel Valls évite les vraies solutions, comme la continuité territoriale pour compenser les coûts de transport, qu’il refuse de financer, ou de vrais débats sur l’octroi de mer ou, mieux, une profonde réforme fiscale des Outre-mer et une adaptation – simplification du droit dans les douze territoires ultra-marins.

L’ancien leader socialiste accuse l’Histoire et dévoile son biais idéologique, celui d’une Internationale socialiste qu’il a trop longtemps côtoyée, avec laquelle nous pensions qu’il avait rompu, et qu’il a puissamment retrouvée dans ses pérégrinations ultra-marines.

Monsieur le ministre d’Etat, la mémoire de l’esclavage ne peut être un levier politique.

Ces petites phrases répétées et ces gestes inouïs sont autant de bombes à fragmentation sociale : en Martinique, en rencontrant des insurrectionnels autonomistes, il a remis en selle des groupes radicaux qui ont brûlé, pillé, menacé des élus et fracturé l’ordre républicain en 2024.

Manuel Valls met en danger les Français des Outre-mer et la France elle-même.

Comme nous le suggérions pour la commémoration de l’esclavage avec un enfant de Césaire, une mémoire – rétroviseur peut tuer alors que sa vocation est de réconcilier, de bâtir et d’avancer !

Césaire réveille-toi, ils sont devenus fous.

 

Michel Taube

 

Directeur de la publication

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