Opinion Outre-Mer
13H40 - jeudi 27 novembre 2025

La mécanique de la haine. Décryptage de l’affaire Sodiva. L’édito de Michel Taube

 

La mécanique de la haine. Décryptage de l’affaire Sodiva. L'édito de Michel Taube

Est-ce une étincelle qui va réveiller le volcan de la haine en Martinique ?

En France en 2025, on ne peut plus rire de rien. Cela, on le savait déjà.

Mais manquer d’humour au point de mettre le feu aux poudres, d’entraver l’activité économique, de menacer des clients et de tétaniser un employé d’un magasin, c’est inacceptable.

Accepter des excuses n’arrange même pas les semeurs de haine et d’insurrections.

Voir enfin des députés de la nation (comme Marcellin Nadeau, LFI ultra et indépendantiste) souffler sur une étincelle, un Petitot en mal d’adrénaline rôder sur un parking bloqué, c’est tout aussi inadmissible.

De quels faits s’agit-il ?

Depuis plusieurs années des vidéos humoristiques sur les hayons électriques des voitures pullulent sur internet. Avec des comparatifs entre, par exemple, un homme ouvrant son coffre électrique avec fierté devant un autre homme ayant une vieille voiture. En réaction, ce dernier siffle et une magnifique femme sort de la voiture pour lui ouvrir le coffre. Un exemple parmi d’autres : https://www.tiktok.com/@mitch.world/video/7201173853052112133?is_from_webapp=1&sender_device=pc.

Dans cet esprit, la branche SODIVA Occasion a posté une publicité du même type ici : https://youtube.com/shorts/QKHnFQnMeTA?si=QJNSxluYwYi_R3Qd.

Pour une vidéo dont des milliers de variantes circulent à travers le monde — mettant en scène des femmes, des hommes ou même des enfants — on n’avait jamais vu une réaction d’une telle ampleur.

Car cette dernière pub a ensuite été médiatisée par le site BONDAMANJAK sur sa chaîne Youtube le 11 octobre 2025, affirmant que cette dernière ferait l’apologie de l’esclavage. Il est reproché le coup de pied avec un noir qui sort de la voiture pour ouvrir le coffre.

Bondamanjak en rajoute une couche le 16 octobre, cette fois en publiant un article directement sur le site : Sodiva ne rate pas l’occasion de faire l’apologie de l’esclavage en Martinique – Bondamanjak

Il en profite aussi pour identifier un des cadres de SODIVA. Attaquer et menacer les personnes ad hominem est une spécialité de ces semeurs de haine.

 

@ratio.lemedia

La blague maladroite (et retirée avec excuses) de Sodiva instrumentalisée par les semeurs de haine

♬ son original – ratio média

Le samedi 8 novembre, le collectif RVN/, collectif raciste et Indépendantiste Aksyon Reaksyon, se présente devant la concession automobile SODIVA et exige de parler à la direction afin d’exiger des excuses publiques et une sanction pour les responsables. S’engage des échanges entre eux… Ils reprochent aussi à Cyril Comte, propriétaire du groupe Sodiva, des positions ou simplement des réflexions autour des jours fériés comme celui du 22 mai (en trahissant évidemment sa pensée) et d’autres sujets : Vous avez cherché cyril comte – Bondamanjak. Toujours des attaques ad hominem.

Pour illustrer ces détournements des faits, Cyril Comte n’a jamais parlé de la journée du 22 mai qui commémore l’abolition de l’esclavage en Martinique. Il a juste souligné, – et il est loin d’être le seul, qu’il y a trop de jours fériés en mai. Réalité ou anomalie française qui coûte un manque à gagner en revenus conséquent pour les Martiniquais comme pour l’ensemble des Français.

Visiblement rendez-vous avez été fixé avec la direction mais celle-ci a préféré publier un communiqué très clair d’excuses et de rappel de ses valeurs de fraternité et de respect. Elle a immédiatement fait retirer la vidéo incriminée et vérifié qu’elle avait été tournée et postée sans l’accord de la direction.

Les mots du communiqué de SODIVA sont clairs : « SODIVA reconnaît pleinement cette maladresse et cette vidéo ne reflète en rien nos valeurs. […] Nous présentons nos plus sincères excuses à toutes les personnes – clients, collaborateurs, partenaires et

citoyens – qui ont été choquées ou blessées par cette initiative. »

Les manifestants ont donc décidé de bloquer la concession.

Le collectif  Aksyon Reaksyon est bien connu. Ils ont l’habitude de débarquer chez les « blancs » ou les « békés », à chaque fois qu’ils font des vidéos d’humour qui ne leur plaisent pas sur la Martinique. Un exemple ici :  https://www.tiktok.com/@actus_antilles97/video/7332483603793710369?is_from_webapp=1&sender_device=pc&web_id=7368964808832992800

Le mouvement connait plusieurs personnalités connues : Volkan, Leuleu ou Lulu (collier à boules)… ils sont des multi-condamnés et donc des récidivistes de l’insurrection et de la haine :  Volkan a participé par exemple à l’envahissement de l’aéroport et à la fameuse affaire des « 7 d’Océanis » (des violences aggravées en réunion sur des gendarmes et des dégradations s’étaient produites le 23 novembre 2019 lors du blocage du centre commercial Océanis au Robert en MArtinique). C’est la frange RVN la plus virulente – On se souvient aussi de l’attaque d’un bus de touristes allemands pendant le Covid.

Retour devant Sodiva : un regain de médiatisation sur les réseaux sociaux est suscité avec la participation de Rodrigue Petitot au blocage d’hier.

Ils sont environ 10 à 15 militants…

Enfin, selon nos informations, les militants ont intercepté le jeune Antillais de SODIVA (toujours ces attaques personnelles) qu’on voit ouvrir le coffre sur la vidéo initiale. Celui-ci a dit qu’il ne voyait pas où est le problème et qu’ils ont juste fait cela avec humour…

Depuis deux jours, Bondamanjak continue à publier des articles sur cette affaire et à mettre de l’huile sur le feu d’ailleurs il y a toujours un lien entre ses publications et les actions de ce groupe.

Aux dernières nouvelles, l’occupation des abords de la concession se poursuit.

Tout le monde a bien compris qu’ici, ce n’est pas la vidéo initiale qui pose problème, mais le prétexte qu’elle offre à certains pour exister, faire du bruit et imposer leur besoin de tout conflictualiser.

Cette volonté de nuire, de se construire une présence sociale en « bordélisant » l’espace public, participe d’une stratégie visant à installer un climat de peur.

Un climat qui ne fait que décourager les investisseurs, affaiblir l’économie locale et pousser nos jeunes à s’éloigner d’une île qu’ils aiment mais qu’ils refusent de voir enfermée dans une escalade de haine et d’instrumentalisations.

Reste alors une question essentielle : 

Combien de temps encore laisserons-nous une poignée d’agitateurs confisquer le débat, abîmer la cohésion martiniquaise et jouer avec le feu pour exister médiatiquement ?

La dérive est claire : une minorité très bruyante, utilisant les réseaux sociaux avec brio, cherche à déstabiliser l’ensemble de la société en s’attaquant aux entreprises, aux élus locaux, aux médias, à l’État, aux institutions. Pour imposer le chaos comme horizon politique. Pour offrir aux narcotraficants la possibilité d’opérer en monopolisant des forces de l’ordre sur ces faux-combats.

C’est une stratégie de rupture totale, une stratégie dont le but ultime est de fracturer la Martinique.

Pour notre part, ayant visionné plusieurs fois la vidéo incriminée, nous y trouvons un geste certain de misogynie à l’égard des femmes, ce qu’a parfaitement reconnu la direction de SODIVA en s’excusant platement. Mais il n’y a là en rien un geste post esclavagiste qui n’existe que dans l’esprit de séditieux à l’âme-rétroviseur et qui ne vivent leur présent miséreux qu’à travers une mémoire déformée de l’histoire.

Au fait, que penser de l’impunité suscitée par la relaxe, largement commentée, de personnes impliquées dans les affaires des statues déboulonnées et de l’envahissement de l’aéroport Aimé-Césaire l’an passé ?

Et où sont les poursuites pénales contre les auteurs des incendies, des destructions de biens professionnels, des menaces de mort contre des chefs d’entreprises et des collaborateurs, des pertes de chiffre d’affaires et des primes d’assurance qui explosent (quand les contrats d’assurance ne sont pas cassés), occasionnés par la bande à Petitot lors des violences urbaines de l’automne 2024 ?

 

Michel Taube

Directeur de la publication

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