
Source : https://www.interentreprises.com/
Cyril Comte, président du groupe Citadelle, leader dans la distribution et la réparation automobile dans les Outre-mer, soulève l’aberration écologique et économique de l’imposition du « tout électrique » dans les territoires d’Outre-mer (DROM). Son argumentation repose sur trois piliers principaux : la réalité du mix énergétique, l’impasse du recyclage et l’injustice fiscale.
Et si enfin, concernant les véhicules électriques en Outre-mer, on faisait un peu de science ?
Le facteur d’émission d’un kWh d’électricité est de 58g de CO2 en France hexagonale. Il est de 840g en Martinique, 702 en Guadeloupe, 780 à Mayotte et aussi à La Réunion et de 957 en Guyane !
Théoriquement, ces chiffres de la base Carbone Ademe V23.4 devraient alimenter une réflexion de politique publique. Il n’en est rien.
Depuis 18 ans, l’Outre-mer subit le durcissement des malus pour des bonus que nos clients n’arrivent pas à toucher alors qu’un véhicule électrique n’est pas compétitif avec un full hybride, voire même un mild hybride sur la base du mix énergétique actuel de nos territoires.
C’est encore pire en Guyane avec son facteur d’émission à 940g.
De fait, les automobilistes ultra-marins subventionnent selon toute vraisemblance les automobilistes métropolitains car l’électrification n’y fait pas encore de sens pour de multiples raisons.
Un élément est par ailleurs totalement négligé : le traitement des batteries usagées y est impossible du fait de la faible taille de ces marchés. Or elles ne peuvent voyager par risque d’incendie. Pour rappel, elles ne traversent même pas la Manche, mais l’Angleterre a la taille critique pour les recycler.
C’est donc à un passif énorme que nous nous préparons et qui n’est pas intégré aujourd’hui dans le prix des véhicules électriques. Ce passif retombera un jour sur les clients locaux, soit directement soit par le biais de la taxation de leur concessionnaire.
Il est temps qu’une analyse scientifique nourrisse enfin le débat sur la pertinence de la directive européenne du tout électrique en Outre-mer en 2035 et sa trajectoire retenue par la France.
Pour l’instant, ce débat n’a pas eu lieu. Or nous sommes exactement dans un sujet qui doit guider vers une singularité réglementaire pour l’Outre-mer. Il en va de même pour l’analyse du Pick-up si nécessaire à nos professionnels et agriculteurs.
Au sein du Groupe CITADELLE , nous travaillons patiemment à compiler notre bilan carbone sur les 3 scopes depuis 4 ans. Maintenant, nous avons des informations pour nourrir une vraie réflexion sur l’avenir de la mobilité dans les Outre-mer. Nous sommes à disposition du gouvernement et du législateur pour approfondir la discussion avec le soutien de nos organisations professionnelles.
Cyril Comte
Président du groupe Citadelle

















