Opinion Outre-Mer
11H07 - samedi 17 mai 2025

Michel Taube : Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, il faut sauver nos Outre-mer ! 2ème partie de la Lettre ouverte au prochain président de LR

 

Messieurs Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez,

l’un d’entre vous sera demain soir le nouveau président du parti Les Républicains et un nouvel – le dernier ? – espoir pour les Français, comme nous l’écrivions dans une première partie de cette Lettre ouverte.

Oui, vous êtes le dernier espoir de voir les droites républicaines, de la macronie à la droite ciottiste (et même au-delà) de rentrer au bercail et de succéder à une macronie en mort clinique. Car le « en même temps centriste » est mort ! Il reviendra peut-être en 2032 si la présidentielle de 2027 ne débouche pas sur un grand changement, mais, comme en 2012 avec Nicolas Sarkozy et en 2017 avec François Hollande, l’effet repoussoir des années Macron fonctionnera à plein en 2027. Veillez, Messieurs, à ne pas trop en pâtir !

Il y va de l’intérêt de la France car nous sommes convaincus que le vainqueur de LR représentera demain la dernière chance d’éviter l’aventure – et les périls – que représenterait pour la France l’élection d’un(e) candidat(e) de la droite nationaliste avec Marine Le Pen ou Jordan Bardella ou, pire, de l’extrême gauche avec Jean-Luc Mélenchon.

Mais à l’heure où nous parlons, nous voudrions ici vous encourager à vous saisir dès lundi d’une grande priorité : sauf à agir vite et fort, nous allons perdre nos Outre-mer.

Nous disons souvent que, à part l’islamisme communautariste, les Outre-mer vivent en puissance 10 tous les affres de la société française : wokisme et destruction cognitive des jeunes par les réseaux sociaux, haine de la France parmi les jeunes Français, explosion de la violence et du narcotrafic, ingérence étrangère, inégalités sociales, socialisme dirigiste, hyper bureaucratisation administrative, surreprésentation et manque de productivité des fonctionnaires dans la population ultra-marine, fuite des jeunes et baisse de la population. La liste n’est pas exhaustive.

Or l’exécutif ne répond pas suffisamment aux violences inouïes qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie et la Martinique en 2024, aux ingérences étrangères répétées de cet axe international des non-alignés (Russie, Azerbaïdjan, Comores à Mayotte, Algérie), relayés par une gauche insoumise et wokiste, et qui veulent décoloniser nos Outre-mer !

Messieurs, trois grandes priorités doivent être affirmées haut et fort. En les prenant à votre compte, les Outre-mer pourront constituer la rampe de lancement de cette reconquête de la République tant espérée !

 

Narcotrafic

Premier axe : nous vous demandons, Messieurs, notamment au ministre de l’Intérieur, de déployer au plus vite dans les Outre-mer tous les moyens que donne désormais la nouvelle loi adoptée contre le narcotrafic. Eriger un mur entre les narcotrafiquants internationaux et nos Antilles permettrait de stopper près de la moitié du trafic de drogue qui arrive sur le sol métropolitain. Plus encore que Marseille et les ports hexagonaux, les Antilles doivent être le premier champ de bataille de cette guerre sans merci.

 

Non aux autonomistes et autres indépendantistes !

Nous vous demandons aussi, Messieurs, de refuser de céder aux indépendantistes calédoniens et aux ultras autonomistes antillais : cessons de répondre à cette violence par des projets d’indépendance association ou de reconnaissance des ambitions autonomistes ultra-minoritaires.

C’est pourtant ce qu’a fait le ministre Manuel Valls en Martinique en mars dernier en rencontrant, à la demande de députés socialistes et insoumis (quel comble !) l’organisation groupusculaire leader de l’insurrection anti-française. Cette faute irréparable, aucun leader national ne l’a condamnée ! Il est encore temps de le faire !

Doit-on le rappeler ? Les Ultramarins se sentent dans leur immense majorité Français. Ils demandent juste de l’ordre, de l’autorité, du travail, des formations, des emplois, de la reconnaissance !

Pourquoi céder à des sécessionnistes d’extrême gauche, encouragés et financés par des puissances étrangères hostile à la France ?

 

Libéraliser les Outre-mer

Enfin, nous vous demandons, Messieurs, de prendre dès demain le leadership d’un blocage législatif du projet dirigiste de réforme de l’économie des Outre-mer porté par un projet de loi du même ministre Manuel Valls, portant soit disant sur la vie chère mais inspiré par des parlementaires socialistes ignorants des réalités de l’économie libérale.

Oui, il faut faciliter la concurrence dans les Outre-mer et le développement des marchés locaux et régionaux de chaque territoire ultramarin. Mais il faut le faire par une grande réforme fiscale qui incitera les investissements massifs et l’installation de Français dans les Outre-mer.

Il faut une grande loi d’adaptation du droit européen et national aux Outre-mer, une grande loi fiscale aussi de relance des économies ultra-marines. Pourquoi ne pas revoir la fiscalité moyen-âgeuse sur l’octroi de mer ? Encourageons les investissements français et internationaux dans les Outre-mer, facilitons les solutions demandées par les acteurs de terrain dans l’agriculture, le tourisme (recours à des emprunts de long terme pour faire monter en gamme l’offre hôtelière), dans l’ensemble de l’économie (où en sont les indemnisations assurancielles des commerces détruits par les émeutes de 2024 en Martinique et en Nouvelle-Calédonie ?). Osons l’audace et pourquoi ne pas faire des Outre-mer, en compensation de l’éloignement géographique, de retards structurels et historiques et de la taille des marchés, de grandes zones franches sociales voire fiscales ?

Nous avons été particulièrement choqués que lors de la grande émission du président de la République Emmanuel Macron sur TF1 un le 13 mai dernier les Outre-mer ne soient même pas évoqués par les intervenants. C’est une preuve parmi tant d’autres du décalage entre la sphère politico-médiatique et les réalités que vivent les Français.

Ce n’est pas un paradoxe : sur les dossiers des plus chauds (wokisme, narcotrafic, ingérence internationale, libéralisation de l’économie…), les Outre-mer sont au centre de la politique française !

Prenez-en le leadership, Messieurs !

 

Michel Taube

Michel Taube : il faut sauver nos Outre-mer, MM. Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez ! 2ème partie de la Lettre ouverte au prochain président de LR

Directeur de la publication

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