Aux États-Unis, l’argent est roi. Mais quand le roi, lui, n’en manque pas, il ne lui reste plus qu’un plaisir : jouer avec celui des autres. Wall Street en fait les frais, et l’économie américaine vacille sous les coups de poker d’un président dont la seule doctrine semble être : « ma fortune d’abord, le pays après ».
Lundi noir à la bourse américaine : 5 000 milliards de dollars envolés, Tesla en chute libre, la tech au tapis. Les investisseurs paniquent, les patrons s’inquiètent, et Donald Trump, lui, trouve le moyen d’en faire un sketch. Ni une, ni deux, il dégaine son arme secrète : un post sur son réseau Truth Social. « J’achète une Tesla pour soutenir Elon Musk ! » Voilà donc la réponse du président des États-Unis à l’effondrement boursier. Un symbole d’autant plus croustillant que Tesla est l’un des premiers bénéficiaires des subventions fédérales pour la transition énergétique – ces mêmes subventions que Trump critique avec virulence.
Elon Musk, milliardaire controversé et soutien tacite de Trump, est en pleine tempête. Son empire chancelle : chute des ventes, appels au boycott, cyberattaques. Mais pour Trump, il est un martyr, un résistant face aux « fous de la gauche radicale ». Lui acheter une voiture devient un acte politique. Faut-il s’attendre à voir Trump arborer une casquette « Make Tesla Great Again » ?
Pendant ce temps, Wall Street saigne. Le Nasdaq s’effondre de 4 %, les géants de la tech dégringolent, et l’incertitude économique grandit. La faute à qui ? À une guerre commerciale menée sans vision, à des décisions improvisées, à une administration plus préoccupée par la revanche idéologique que par la prospérité du pays. Le marché digère mal les menaces de nouvelles taxes, les promesses floues de restrictions budgétaires, et surtout l’absence totale de cap.
Nous l’écrivions en octobre dernier, avant sa réelection : avec Trump, c’est le retour au Far West avec l’argent roi comme arbitre des règlements de compte incessants. Et une prime donnée à la guerre contre le wokisme et ceux qui les incarnent selon Trump (Disney, Hollywood, l’Europe), quitte à enrayer la mondialisation avec des barrières douanières contre-productives en termes de business mais valorisantes culturellement pour les champions d’une Amérique ultra-conservatrice.
Aux États-Unis, on a longtemps cru que l’économie guidait la politique. Avec Trump, c’est l’inverse : la politique se fait au gré des caprices du patron de la Maison-Blanche. Hier, il voulait boycotter Coca-Cola parce qu’il préfère le Pepsi. Aujourd’hui, il achète une Tesla comme on achèterait un burger pour soutenir un fast-food en difficulté. Reste à savoir si demain, il tentera de sauver la finance américaine… en ouvrant un compte sur OnlyFans.