Opinion Outre-Mer
12H39 - jeudi 7 août 2025

Les loyalistes indésirables dans une partie de la Nouvelle-Calédonie ? L’effet-vérité de l’accord de Bougival

 

Maré interdit aux loyalistes : l’État brandit la Constitution en Nouvelle-Calédonie

Un pas de trop à Maré. La chefferie locale, le « royaume de Gureshaba », a décidé d’interdire la venue de responsables politiques loyalistes sur l’île, une mesure sans précédent qui a immédiatement déclenché une onde de choc à Nouméa et à Paris. Officiellement justifiée par le maintien du deuil après les violences de mai 2024, cette interdiction vise directement les signataires de l’accord de Bougival, jugés indésirables sur le territoire coutumier de Gureshaba. En réalité, elle s’apparente à une atteinte flagrante aux libertés publiques.

Le ton est monté d’un cran en début de semaine, lorsque plusieurs élus non-indépendantistes ont été empêchés de se rendre sur l’île pour participer à des échanges prévus dans le cadre du dialogue politique. Dans les médias calédoniens, les réactions ont fusé : « dérive communautaire », « sécession symbolique », « apartheid politique ». À droite comme au centre, les voix s’accordent pour dénoncer un précédent dangereux, qui piétine le socle démocratique et constitutionnel.

Le Haut-commissaire de la République n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué publié ce mercredi 6 août, il rappelle que la liberté de circulation est indissociable de celle d’expression. Et prévient : l’État n’entend pas rester spectateur. « Si chacun peut exprimer librement ses opinions, cette liberté ne saurait être dissociée de celle de circuler tout aussi librement. » Le message est clair : toute tentative d’interdire un élu ou un citoyen en fonction de ses convictions politiques est illégale et ne restera pas sans réponse.

Le représentant de l’État menace même de sanctions si de telles pratiques devaient se reproduire. Il évoque la possibilité d’interventions concrètes pour garantir le respect du droit sur l’ensemble du territoire, y compris dans les zones coutumières. Une ligne rouge est-elle franchie ? Car la République entend bien la faire respecter.

En toile de fond, c’est l’équilibre précaire de la Nouvelle-Calédonie qui est interrogé. La partition politique menace de se traduire physiquement sur le terrain, avec des zones verrouillées par les chefferies, échappant de fait à l’autorité républicaine. Pour les observateurs, cette affaire pourrait devenir le symbole d’un point de bascule : celui d’un territoire où l’État devra rappeler qu’aucune tradition, aussi ancienne soit-elle, ne saurait faire écran à la loi commune.

L’accord de Bougival est le nouveau socle commun de tous les Calédoniens qui veulent avancer ensemble, indépendantistes sérieux et « loyalistes loyaux » ; les séparatistes, capables de violences comme nous l’avons vu en 2024, eux, qui vont tout faire pour faire échouer le processus de Bougival, doivent être écartés !

 

Patrice Clech et Michel Taube

Directeur de la publication

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