Edito
12H19 - lundi 1 décembre 2025

Gilles-William Goldnadel : « Même cocu, je ne suis que combat ! »

 

Gilles-William Goldnadel : « Même cocu, je ne suis que combat ! »

Dans son dernier ouvrage, « Vol au-dessus d’un nid de cocus », paru chez Fayard, dans l’excellente collection dirigée par Sonia Mabrouk, « Pensée libre », l’avocat et essayiste Gilles-William Goldnadel nous révèle tous les cocufiages dont sont victimes les Français, en raison de l’immigration, de la montée de l’antisémitisme, de la négation du racisme anti-blancs dans une certaine élite française, du dénigrement grandissant de l’hétérosexualité, de l’idéologie mortifère des médias dits « de service public »… Tout autant de sujets qu’il évoque avec passion et aussi avec un certain humour, peut-être pour mieux faire passer la douloureuse réalité d’une France condamnée à réagir pour continuer à exister.

Gilles-William Goldnadel répond ici à Olivier Weber, enseignant et journaliste, pour Opinion internationale.

 

Opinion internationale : Gilles-William Goldnadel, pourquoi avoir écrit ce livre, sous l’impulsion de quelle urgence, à partir de quel constat sur notre époque ?

Gilles-William Goldnadel : C’est sous l’impulsion d’une urgence extrême. Les cocus sont assiégés de toutes parts et leur défense est capitale. J’ignore s’il est minuit cinq ou minuit moins cinq mais le temps presse ! Et quand bien même la partie serait terminée, je continuerais de la jouer. C’est ce qui explique ma vie, mes livres, mes discours, mes plaidoiries et même mes tweets. Je ne suis que combat !

La qualité de votre écriture -qui doit être soulignée- saute aux yeux dès le titre, astucieux. Le sujet est grave mais on ne peut s’empêcher de sourire en lisant vos facéties stylistiques qui commencent avec cette thérianthropie littéraire qui fait que vous vous présentez sous la forme d’un aigle-narrateur. Pourquoi ce choix du sourire dans la gravité ?

Je suis d’un naturel souriant. Mais pour autant, je revendique un sourire qui n’est pas niais. Si je fais sourire, c’est aussi avec la conscience d’user d’une ruse littéraire servant à être lu. Il y a toutes formes de sourires, y compris celui du désespoir ou de l’ironie. Et il m’est inutile d’ajouter que je ne suis pas dans la plainte, d’autant plus que je puis dire que la vie m’a plutôt souri.

 Le « cocu » renvoie aux vaudevilles, aux portes qui claquent, aux placards providentiels qui servent de refuges aux amants embarrassés cherchant à échapper au courroux des maris jaloux. Mais au théâtre, on rit du cocu. Riez-vous aussi un peu des cocus dont vous survolez le nid dans votre essai ?

Je peux me permettre de dire qu’il m’arrive de moquer le cocu car, dans la vie, j’ai quatre paires de cornes.

Je suis cocu en tant que Français, à qui on a seriné que l’immigration était un fantasme avant que l’on ne nous dise qu’elle était réelle mais qu’il était trop tard pour la refuser et que de toute façon, le lien entre immigration et insécurité était lui aussi un fantasme. Un fantasme d’extrême droite bien sûr…

Mais je suis aussi cocu en tant que blanc.

Je suis cocu en tant qu’hétérosexuel.

Je suis cocu en tant que juif.

Je ne suis donc pas complexé à moquer le cocu -j’en suis un- et je le moque tout en l’aimant bien.

 

Gilles-William Goldnadel : « Même cocu, je ne suis que combat ! »

Et le cocu que vous êtes, que je suis, que nous sommes, que sont nos lecteurs, à l’inverse de celui campé par Serge Lama dans une chanson dans laquelle il fait part de son infortune conjugale, n’est pas forcément content. Se rend-il compte de la situation ?

Je ne sais pas dans quel état d’esprit se trouvait le cornard Lama. Dans mon livre, le cocu est responsable en partie de son infortune. Ne pas vouloir voir la réalité, ne pas prendre conscience de son impuissance -dans toutes les acceptions du terme-, se laisser aller parfois à une lâcheté coupable… Tout cela confère au cocu une part de responsabilité dans son cocufiage.

Et je note que le cocu français de l’immigration bouge moins que le cocu anglais qui marche avec son étendard, dans la rue qu’il n’a pas abandonnée, lui, à l’extrême gauche.

Et vous remarquerez que je ne manque pas dans mon livre d’expliquer les responsabilités qu’a notre cocu national.

 

Lorsque je suis allé acheter votre livre, l’employée de la librairie à qui je me suis adressé me l’a tendu en en vérifiant scrupuleusement l’état. Il paraît que de courageux activistes en arrachent régulièrement les pages pour le rendre aussi invendable qu’illisible. Au-delà de cette anecdote, quelles sont les réactions suscitées par votre essai ?

Cette anecdote ne me surprend pas outre mesure. Je montre dans mon livre combien est grand l’esprit de censure. Il s’exprime moins par la violence que vous décrivez que par la fausse indifférence. L’odieux visuel de sévice public, comme j’aime à le nommer, se manifeste à mon égard par un black-out total, non seulement pour ce qui est de l’ouvrage dont il est ici question mais aussi pour mon « Journal de guerre » qui était en tête des ventes et qui n’a pas eu droit à un mot de la part de France-Inter, France-info, France-Télévision ou France-ce que vous voulez. La plus terrible des censures est le silence.

Et ce silence, c’est le mépris qu’ils manifestent, à mon égard bien sûr, -peu importe à la limite-, mais surtout aux idées, aux valeurs, à l’idée de la France que je défends.

 

Après ce succès de librairie -je sais que votre modestie renâcle à l’emploi pourtant plus adapté du mot « triomphe », votre essai étant numéro 6 des ventes au classement de « L’Express », vous devez vous sentir encouragé à continuer vos combats. Quels sont vos projets ?

Vous rendez hommage à ma modestie proverbiale mais je serai courageux devant votre compliment. Je ne sais pas encore ce que je vais écrire mais il n’est pas du tout impossible que, dans la suite de mon « Journal de guerre » je revienne sur la diffamation infernale dont l’Etat du peuple juif a été et est encore l’objet. C’est un des cocufiages que je décris dans mon essai.

Propos recueillis par Olivier Weber pour Opinion internationale

Olivier Weber est enseignant dans un lycée professionnel dans le Val-d’Oise et chroniqueur Opinion Internationale