
Non, la mise à mort de Mehdi Kessaci n’est pas un « assassinat d’intimidation ». Quelle scandaleuse formule que de laisser croire que tuer un homme relèverait de la simple intimidation. Non, l’objectif de la DZ Mafia et du cartel de la drogue est de semer la terreur. Non pas d’intimider mais bien terroriser les citoyens et plus encore les décideurs locaux.
La DZ mafia n’a-t-elle pas déjà gagné puisque Amine Kessaci ne peut plus retourner dans son quartier d’origine et a dû quitter Marseille. Et, osons le reconnaître, avec près de 6.000 manifestants à Marseille, la marche blanche du samedi 22 novembre n’a pas soulevé les 100.000 courageux attendus ! Certes, près d’une quarantaine de cortèges se sont rassemblés en France. Mais on est loin du compte.
Au-delà de la reconquête des territoires perdus de la République gangrénés par le narcotrafic, au-delà des méthodes mafieuses dignes des pires années de plomb qui ont ensanglanté la Sicile et l’Italie, ce qui se joue désormais, c’est la conquête du pouvoir politique par ces réseaux criminels, contre l’Etat de droit et la démocratie.
Et le combat politique se joue au niveau local.
Or la prochaine cible de la DZ mafia, nous en sommes convaincus, ce sont les élections municipales. Qui sera élu à la tête des villes où les trafiquants ont pris le contrôle des quartiers chauds ? Plus précisément, combien de candidats aux municipales de mars 2026 ont déjà été approchés par ces réseaux voire déjà achetés ? Combien d’élus issus des urnes seront demain des complices passifs ou actifs des trafiquants, en freinant toute action de prévention ou de répression contre le narcotrafic ?
Soyons clairs, les faits sont têtus et affligeants : qui sont les seuls parlementaires à avoir voté en avril dernier contre la grande loi sur le narcotrafic voulue par les sénateurs LR et portée par Bruno Retailleau jusqu’à la place Beauvau ? Les insoumis évidemment, et pire encore, quatre écologistes apparentés dont le député des Bouches-du-Rhône Hendrik Davi, tandis que les autres pseudo-Verts se sont abstenus.
A Marseille, le député Sébastien Delogu a voté contre cette loi contre le narcotrafic et il manifeste aujourd’hui pour pleurer avec la famille Kessaci. Quelle honte ! Et cet homme, qui fait le jeu des narcotrafiquants, prétend conquérir la cité phocéenne ? Il propose notamment de « donner la possibilité aux dealers qui sont entrés en prison d’ovurir un commerce de cannabis régi par la France ».
Si les Marseillais veulent véritablement en finir avec le narcotrafic, ils sauront s’en souvenir en mars prochain dans les urnes.
Amine Kessaci dénonce cette « narcocratie » et venait de publier un livre, « Marseille, essuie tes larmes » (éd. Le bruit du monde), dans lequel il confesse connaître les assassins de son premier frère.

Soyons lucides. Dans la centaine de quartiers les plus gangrénés par le trafic, là où ces mafias réalisent leurs plus gros profits, seul un déploiement massif de l’armée et un état d’urgence maintenu pendant plusieurs mois permettront de casser le marché, d’assécher leurs circuits et de donner à la justice les moyens de frapper au portefeuille, dans les logements sociaux et jusque dans les cellules de prison, les principaux acteurs locaux de ces réseaux, dont les têtes, lâches et cyniques, se sont réfugiées dans les pays du Golfe, en Afrique du Nord ou en Amérique latine.
Pour l’heure, Kessaci ne peut plus vivre à Marseille. Le jour où il pourra y revenir, la guerre contre le narcotrafic aura enfin été gagnée.
Michel Taube




















