Edito
06H48 - vendredi 21 novembre 2025

Si le RN n’a pas de majorité à l’Assemblée « c’est que les Français n’en veulent pas » : l’avertissement d’Ian Boucard

 

Invité d’Omerta ce jeudi, Ian Boucard, député du Territoire de Belfort et numéro deux du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, a répondu frontalement à l’un des arguments favoris du Rassemblement national : non, si le RN n’a pas aujourd’hui la majorité à l’Assemblée, ce n’est pas à cause d’un « complot » de désistements lors des élections législatives de juillet 2024, mais parce que les Français n’ont pas voulu lui donner le pouvoir. « Le RN n’a pas eu la majorité parce que les Français n’ont pas suffisamment voté pour lui. Pour gagner, il faut faire plus de 50 % au second tour. Le RN ne l’a fait que dans 130 cas. S’ils veulent gouverner, il faudra le faire dans 289 circonscriptions », tranche Boucard.

Interrogé sur les accusations récurrentes du RN, qui dénonce une alliance de fait entre macronistes, LR et gauche via des désistements pour lui barrer la route, Ian Boucard qui est un opposant historique au macronisme, refuse cette lecture victimaire. Pour lui, les règles du jeu sont claires : « Le système veut qu’on fasse 50 % au second tour. Le reste, c’est de la politique, pas un complot. » Autrement dit, le RN progresse, mais reste, à ses yeux, minoritaire dans le pays.

Cette mise au point intervient dans un contexte institutionnel explosif : absence de majorité claire, débats budgétaires interminables, menace permanente de dissolution. Ian Boucard ne dédouane en rien Emmanuel Macron, qu’il juge « responsable et coupable » du chaos actuel, notamment à cause de la dissolution de 2024 décidée après la déroute européenne du camp présidentiel. Mais il refuse que le RN se pose en unique alternative sacrifiée par le système : pour lui, si les Français n’ont pas offert la majorité au parti de Marine Le Pen, c’est que la confiance n’y est pas encore.

Sur la scène internationale, le député LR dresse par ailleurs un constat sévère du macronisme : une France « sortie des radars », moins écoutée qu’à l’époque de De Gaulle, Mitterrand ou Chirac, dans un monde dominé par le retour de Étas-Unis de Donald Trump et le durcissement des rapports de force. Seul geste salué par Boucard : la reconnaissance de l’État de Palestine par Emmanuel Macron, dans la lignée, selon lui, de la tradition gaulliste de la droite et de la position historique de la France sur la solution à deux États.

Entre un président affaibli, un RN encore minoritaire et une gauche qu’il accuse de « vouloir le chaos », Ian Boucard défend une ligne de droite parlementaire qu’il veut à la fois responsable et indépendante : ni soutien au macronisme, ni soumission au RN. Et rappelle, en creux, une évidence que beaucoup préfèrent oublier : dans une démocratie, la majorité ne se décrète pas, elle se gagne.

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