
Christian Tein, figure de l’indépendantisme kanak et président du FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste), voit enfin son horizon judiciaire se desserrer. Les juges d’instruction ont, le 24 septembre, assoupli les conditions de son contrôle judiciaire. L’ordonnance lui permet de regagner la Nouvelle-Calédonie et de renouer le contact avec les autres militants indépendantistes poursuivis dans le même dossier. Une étape symbolique pour l’homme qui, après un an de détention provisoire dans la prison de Mulhouse-Lutterbach, avait été libéré en juin dernier mais restait tenu éloigné de son territoire et de ses soutiens.
Tein est l’un des principaux mis en cause dans l’enquête sur les violences de mai 2024, qui avaient embrasé la Nouvelle-Calédonie et fait quatorze morts. À la tête de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain), il est accusé, avec six autres prévenus, d’avoir orchestré une partie des mobilisations qui avaient dégénéré. Depuis sa libération, il vivait sous contrainte judiciaire stricte, privé de ses attaches locales et politiques.
L’ordonnance ouvre désormais la porte à un retour en terre kanak. Pour son avocat, François Roux, qui défend également cinq autres prévenus, la décision marque une inflexion importante : « le dossier prend un tour beaucoup plus apaisé ». Mais la prudence reste de mise : le parquet dispose encore de dix jours pour faire appel. Passé ce délai, soit le 3 octobre, Christian Tein et ses co-prévenus pourront rentrer librement en Nouvelle-Calédonie.
Cet assouplissement ne préjuge pas de l’issue judiciaire, mais il dessine une respiration dans un dossier explosif qui avait secoué l’archipel et marqué durablement les mémoires. Reste à savoir si ce geste sera lu comme un signe d’apaisement durable ou comme une simple parenthèse dans une procédure
Patrice Clech

















