
Nouvelle-Calédonie : 720 millions pour former aux métiers d’avenir
Un pactole de 720 millions F CFP vient d’être décroché par l’Université de la Nouvelle-Calédonie (UNC) et le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie (GNC) dans le cadre de l’appel à projets « Compétences et métiers d’avenir » du programme France 2030. Derrière cette manne, deux priorités stratégiques : décarboner l’industrie locale et bâtir un véritable écosystème numérique.
L’UNC rafle la plus grosse part, avec 480 millions F CFP pour son projet AVENIR NC. Objectif : structurer une offre de formation supérieure autour de la transition énergétique et industrielle. Licences, masters, modules spécialisés, partenariats renforcés avec les usines : il s’agit de préparer les ingénieurs, techniciens et cadres capables de transformer un secteur industriel sommé de réduire drastiquement son empreinte carbone. Dans un territoire où l’activité métallurgique reste centrale, ce n’est plus un choix mais une condition de survie économique.
Le gouvernement calédonien obtient de son côté 240 millions F CFP pour lancer Campus N, un projet tourné vers les métiers du numérique. Développeurs, data analysts, experts en cybersécurité ou en intelligence artificielle : le pari est de former sur place les talents qui manquent cruellement, plutôt que de dépendre de compétences importées. L’ambition est claire : créer un écosystème où les jeunes Calédoniens pourront non seulement se former mais aussi entreprendre et innover dans un secteur vital.
Au-delà des montants, la mise en scène de l’annonce compte. La conférence de presse prévue le 3 octobre réunira la présidence de l’UNC, le Haut-commissariat, le gouvernement local et leurs partenaires, comme pour signifier une unité institutionnelle autour de cette stratégie. Le message est limpide : assurer une souveraineté des compétences, arrêter de se reposer exclusivement sur la métropole pour former les forces vives du territoire.
Ces 720 millions marquent donc un pari sur l’avenir, mais aussi un test : la capacité à transformer des financements spectaculaires en emplois qualifiés et durables. La Nouvelle-Calédonie se dote d’outils pour former ses propres ingénieurs et experts. Reste désormais à démontrer que la volonté politique et la rigueur académique sauront transformer l’essai.
Patrice Clech

















