
Mayotte – des étudiants étrangers poursuivent leurs études sous la menace d’expulsion
À l’Université de Mayotte, une partie des étudiants étrangers poursuit ses cours sans pouvoir finaliser son inscription. Faute de titres de séjour à jour, ils s’exposent à des contrôles de la police aux frontières, voire à un placement en centre de rétention.
Certains expliquent avoir été interpellés récemment alors qu’ils se rendaient simplement à l’université, conduits en centre de rétention administrative puis relâchés. D’autres, dont les titres de séjour ont expiré depuis plusieurs mois, continuent de se rendre en cours malgré les risques, conscients que sans inscription officielle, ils ne peuvent prétendre à une bourse.
Pour beaucoup, décrocher un rendez-vous en préfecture relève du parcours du combattant : les créneaux disponibles se comptent sur les doigts d’une main et disparaissent en quelques minutes. Cette situation pousse certains à persister malgré tout, tandis que d’autres finissent par renoncer, faute de solution, de peur d’être arrêtés.
Les associations alertent sur le décrochage d’une partie de la jeunesse étrangère, pourtant motivée à poursuivre son parcours universitaire. Le président de l’Université de Mayotte assure que l’établissement « active tous les leviers » pour accompagner ces étudiants, tout en rappelant que l’exigence d’une pièce d’identité vise uniquement à vérifier l’identité des inscrits et non leur régularité administrative.
Ces situations traduisent un paradoxe : des jeunes désireux d’étudier se retrouvent freinés par des lenteurs administratives, au risque de voir leurs efforts réduits à néant et de basculer dans la précarité.
Patrice Clech

















