Opinion Outre-Mer
11H30 - vendredi 3 octobre 2025

Martinique : le RPPRAC se transforme en parti politique, « Pour le Peuple »

 

Le mouvement RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens) a franchi un cap politique. Son président, Rodrigue Petitot, dit « le R », a annoncé la naissance officielle du PLP – Pour le Peuple. Inscrit au Journal officiel le 23 septembre, le parti se présente comme l’héritier des mobilisations contre la vie chère et ambitionne de devenir une force citoyenne capable de peser sur l’avenir de la Martinique.

L’initiative ne date pas d’hier. Durant l’été, les militants ont sillonné l’île et l’Hexagone lors d’un « Matinik Tour », une tournée de consultations publiques destinée à tester leurs idées et à recueillir l’avis de la population. Le 30 août, au QG de Dillon, le choix du nom « Pour le Peuple » a été validé, revendiqué comme un acte collectif et participatif. Pour ses fondateurs, il ne s’agit pas seulement d’une nouvelle étiquette politique, mais d’un outil pensé pour agir concrètement sur les réalités locales, en se posant en alternative aux structures existantes jugées trop éloignées des préoccupations quotidiennes.

Rodrigue Petitot assume cette mue comme « une étape décisive, expression d’une volonté populaire ». Habitué des mobilisations sociales, il entend désormais donner un débouché politique à l’énergie militante qui s’est cristallisée autour de la lutte contre la vie chère. Avec le PLP, le RPPRAC change de dimension : d’un mouvement protestataire, il devient un parti enregistré, avec pour ambition affichée de porter la voix des Martiniquais dans l’arène politique.

Reste à savoir quelle place ce nouvel acteur trouvera dans un paysage politique local saturé, où les appels au rassemblement voisinent souvent avec des divisions profondes. Une certitude : le PLP veut se distinguer par son ancrage populaire, son discours direct et sa volonté d’incarner une alternative « par le peuple et pour le peuple ».

Patrice Clech