Opinion Outre-Mer
10H18 - jeudi 25 septembre 2025

Nouvelle-Calédonie : une déclaration symbolique au lieu d’une proclamation d’indépendance

 
Nouvelle-Calédonie : une déclaration symbolique au lieu d’une proclamation d’indépendance

Nouvelle-Calédonie : une déclaration symbolique au lieu d’une proclamation d’indépendance

Annoncé depuis des mois comme une possible date de rupture, le 24 septembre 2025 n’aura pas été celui d’une proclamation unilatérale d’indépendance. À la place, une déclaration unitaire de quatre pages a été rendue publique depuis le siège de l’Union calédonienne, après que le Haut-Commissariat a refusé qu’elle soit lue place du Mwa Ka, jugeant que l’autorisation donnée concernait une manifestation culturelle et non politique.

Autour de la table : le « nouveau FLNKS », le MNIS, l’EPKNC et l’Instance autochtone de discussion, qui regroupe le Sénat coutumier et les conseils coutumiers. Le texte, lu par Dominique Fochi, secrétaire général de l’UC, n’apporte pas de nouveautés spectaculaires mais réaffirme une ligne ferme : respect du processus « irréversible » de décolonisation prévu par l’accord de Nouméa, exigence d’une pleine souveraineté, demande de discussions sincères avec la France sur la réparation des préjudices historiques subis par le peuple kanak.

Cette déclaration, adressée aux élus locaux, à l’État, aux groupes parlementaires, aux pays voisins et au comité des 24 de l’ONU, se veut avant tout politique et symbolique. Elle rappelle la volonté de maintenir les élections provinciales en novembre 2025 et de voir l’indépendance proclamée avant la présidentielle française de 2027.

Dominique Fochi reconnaît que l’attente d’une proclamation solennelle avait nourri les rumeurs. Mais ce 24 septembre restera celui d’une affirmation d’unité, pas celui d’une rupture. En coulisses, les divisions persistent : le PALIKA et l’UPM, qui se sont mis en retrait du FLNKS, ont été sollicités pour s’associer à la démarche, sans donner suite.

Pour les indépendantistes présents, il s’agit malgré tout d’un signal envoyé à Paris et au monde : l’idée d’indépendance reste intacte, mais son calendrier continue de s’écrire dans la négociation, plus que dans la proclamation.

 

Patrice Clech