
Martinique, Ducos : herbes folles, rats et poubelles, les locataires de la Cannaie à bout de patience
À la résidence Cannaie, la colère se lit dans les regards autant que dans les herbes folles. Depuis des mois, la végétation a envahi les allées, les poubelles débordent, et les rats prolifèrent. Pour certains locataires, la situation est devenue intenable. Lassés d’attendre, ils ont sorti débroussailleuses et sécateurs pour couper eux-mêmes l’herbe et élaguer les arbres, transformant leur immeuble en chantier improvisé.
Le constat est amer : loyers et charges ne cessent d’augmenter, mais l’entretien, lui, semble avoir disparu. « Nous payons pour vivre dans un cadre correct, pas au milieu des herbes hautes et des nuisibles », résume un habitant, excédé par ce qu’il considère comme un abandon. L’image de la résidence, livrée aux déchets et aux rongeurs, accentue un sentiment d’insalubrité qui empoisonne le quotidien.
Interpellée, la SIMAR (société immobilière de la Martinique) reconnaît des difficultés. Selon sa direction, le désistement de l’entreprise chargée des espaces verts en juin a laissé un vide, aggravé par la saison cyclonique, période où la végétation pousse à grande vitesse. Résultat : un patrimoine en friche et des habitants qui s’impatientent.
L’organisme assure avoir lancé en urgence une nouvelle consultation pour trouver un prestataire et promet un passage prochain sur l’ensemble de ses sites. Objectif affiché : « rétablir un cadre agréable pour tous » et apaiser la grogne qui monte.
En attendant, les résidents de la Cannaie n’attendent plus de promesses mais des actes visibles, persuadés que seule une intervention rapide rendra leur cadre de vie supportable. À défaut, ce sont eux qui continueront à manier la débroussailleuse, faute d’entretien assuré par ceux qui en ont la charge.
Patrice Clech

















