
L’ancien footballeur Éric Abidal ressuscité par les réseaux sociaux
Le coup est venu d’internet, encore. En quelques heures, une rumeur s’est répandue comme une traînée de poudre : Éric Abidal serait mort. Les publications ont fleuri sur X, ex-Twitter, relayant une prétendue complication médicale fatale, liée à sa greffe du foie. Le scénario était prêt, émouvant à souhait, mais entièrement inventé. Résultat : inquiétude des proches, emballement des supporters, et un parfum de déjà-vu dans ce monde où la mort des célébrités se décrète désormais par simple clic.
L’ancien défenseur du Barça et de l’équipe de France n’a pas attendu que l’incendie prenne toute la toile. Sur Instagram, il a pris la plume numérique pour rappeler une vérité basique mais nécessaire : il est bel et bien en vie. Abidal a écrit qu’il se portait bien, entouré de sa famille, et qu’il trouvait indécent que de telles rumeurs circulent, rappelant qu’il y a des enfants et des proches derrière les noms qu’on salit à coups de “fake news”. Avec sobriété, mais aussi une pointe de fermeté, il a demandé du respect.
Ce n’est pas la première fois que la vie d’Éric Abidal se retrouve sous la lumière crue des projecteurs médicaux. En 2011, un cancer du foie l’avait contraint à subir une première greffe, suivie d’une deuxième opération l’année suivante. Ces épreuves, il les avait affrontées avec une force qui avait marqué ses coéquipiers comme le public. Le souvenir d’Abidal soulevant la Ligue des champions en 2011, brassard au bras, reste l’une des images fortes de sa carrière. Sa survie, son retour sur les terrains, puis sa reconversion avaient façonné un destin où la ténacité semblait déjà avoir le dernier mot.
C’est précisément cette histoire médicale qui a rendu crédible, aux yeux de certains, la rumeur sordide de ce lundi. Trop facile, trop crédible pour ne pas être partagée. Les réseaux sociaux, machines à fabriquer de l’émotion immédiate, n’ont pas résisté à la tentation d’annoncer une disparition qui n’avait jamais eu lieu. Et pourtant, quelques minutes de vérification suffisaient à constater l’absence de source fiable. Mais la logique de vitesse et de buzz a encore écrasé celle de la vérité.
En un message, Abidal a donc rappelé une évidence : l’information ne devrait pas être un terrain de jeu pour amateurs de frissons. Son démenti a rassuré, mais il souligne aussi la brutalité de notre époque numérique, où l’on peut vous enterrer vivant avant même que votre famille n’ait eu le temps de vous serrer dans ses bras.
Qu’un joueur de sa trempe, habitué aux plus grands stades du monde, doive un jour se justifier de sa propre existence parce qu’un tweet en a décidé autrement, voilà un résumé cruel mais exact de l’ère des réseaux sociaux. Abidal est vivant, en bonne santé, et il l’a répété lui-même. Le reste n’était qu’un mensonge de plus dans la grande loterie des fake news.
Patrice Clech

















