
« Oui, on va la gagner la guerre contre le narcotrafic. Ça prendra du temps, mais on va la gagner ! » C’est par ces mots que Bruno Retailleau a achevé son marathon de trois jours en Martinique et en Guadeloupe.
Pour le ministre, les Antilles doivent être placées « sous une bulle de sécurité » pour faire face au « tsunami blanc de la drogue ». Un tsunami qui dévaste la France puisque, selon les sources, 40 à 55% de la cocaïne qui arrive dans l’hexagone passe par les Antilles et la Guyane.
Et Retailleau d’ajouter : « Je ne suis pas venu avec une potion magique mais je ne suis pas venu les mains vides ». Ainsi l’hôte de la place Beauvau a visité les différents centres opérationnels qui permettent d’articuler cette « bulle de sécurité » autour de trois « membranes » de protection du territoire : la mer, le littoral et les points d’entrée sur l’île.
Contrairement au premier ministre des Outre-mer, Manuel Valls, dont la visite en mars dernier avait occulté les enjeux sécuritaires et suscité l’inquiétude de nombreux acteurs économiques locaux, Bruno Retailleau a été au contact : Il a rencontré des petits commerçants.
A Fort-de-France par exemple, il a eu un échange nourri avec Thierry d’Abadie de Lurbe, président, et Maryse Dubern, administratrice, de l’association des commerçants « Fort de France – Cœur de Martinique » qui réclame sécurité, éloignement et accompagnement des errants, lutte contre les armes et la drogue qui circulent dans leur quartier.
En Guadeloupe, à Sainte-Rose, le ministre, avec le maire Adrien Baron, après avoir inauguré une antenne de police, a échangé longuement (et failli jouer aux échecs !) avec les jeunes d’un quartier politique de la ville. Nombre d’entre eux nous ont confié être fiers de la venue du ministre !
Mais c’est aux forces de l’ordre que le ministre de l’Intérieur a réservé l’essentiel de son programme en allant notamment saluer des gendarmes et des policiers qui avaient été blessés physiquement et moralement lors des émeutes de l’automne 2024 en Martinique, ou en inaugurant un commissariat de police à Basse-Terre, en présence des élus de la Guadeloupe autour du maire de la commune, André Atallah.
Louisy Berté, syndicaliste alliance de Martinique, connu pour ses prises de position publiques courageuses de dénonciation de la haine anti flics qui gangrène les mouvements insurrectionnels autonomistes de l’île, a bien résumé les attentes : « les Antillais ont besoin de l’Etat, plus que jamais ! »
Comme dans tous ses déplacements, Bruno Retailleau, nouveau président de LR, a porté avec lui aux Antilles l’affirmation de l’autorité de l’Etat ? « Pas de liberté sans ordre public », a-t-il martelé à Basse-Terre.
N’est-ce pas l’expression d’une volonté politique bien plus qu’un programme de ministre de l’Intérieur ? Une ambition pour la France et les Français à l’horizon 2027 ?
Michel Taube




















