Edito
20H26 - lundi 18 août 2025

Trump et Zelensky : la partie d’échecs qui peut faire basculer l’histoire. 20:10 – Opi’News spéciale « Washington, le Sommet de la paix »

 

Washington : le Sommet de la paix ? Edition spéciale Opinion Internationale

Après l’humiliation subie par Volodymyr Zelensky en mars dernier dans le Bureau ovale, la rencontre de ce soir à Washington avait tout l’air d’un dîner entre amis. Mais derrière les sourires et les rires complices, l’essentiel était ailleurs : Donald Trump a confirmé sa stratégie, celle de ne pas se contenter d’un cessez-le-feu fragile mais de viser un véritable accord de paix. Et l’ancien magnat de l’immobilier devenu président veut y mettre sa griffe, en obtenant coûte que coûte la trilatérale avec Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky dans les jours qui viennent.

Dans une conférence de presse à la fois théâtrale et improvisée, Trump a promis que les États-Unis seraient impliqués dans la sécurité future de Kiev. Non pas comme simples alliés de circonstance, mais comme garants aux côtés de l’OTAN et des Européens. La nuance est cruciale : il s’agit de donner à l’Ukraine non seulement des armes et de l’argent, mais des garanties tangibles, inscrites dans le marbre d’un futur accord international. Zelensky, prudent mais pragmatique, a tendu la main en affirmant qu’il était prêt à explorer une « voie diplomatique » pour mettre fin à la guerre. Et s’est dit prêt à des élections et à consulter le Parlement si les garanties de sécurité sont là.

L’ombre de Poutine planait sur chaque mot. Trump a confirmé qu’il appellerait le maître du Kremlin après ses échanges avec Zelensky et les Européens, parmi lesquels Emmanuel Macron, arrivé en fin de journée à la Maison-Blanche. Le décor est planté : une trilatérale n’est désormais plus un fantasme, c’est un scénario en gestation. Et chacun sait que, pour Trump, la paix en Ukraine serait la consécration ultime, la carte maîtresse pour décrocher le prix Nobel de la paix qu’il convoite avec une obsession quasi enfantine.

Les Européens, eux, se retrouvent dans une posture inconfortable : contraints de suivre une initiative américaine qui les dépasse, mais conscients que sans eux, aucune paix durable n’est possible sur le sol européen. Alors qu’ils s’apprêtent à être rejoints par Trump et Zelensky dans une salle attenante au Bureau ovale, le suspense reste entier. Le président américain ne veut pas d’un accord temporaire mais d’une paix longue, solide, qui consoliderait les nouveaux équilibres du continent.

La soirée sera longue à Washington. Mais une certitude s’impose déjà : Trump, qui aime se vanter d’avoir réglé « six guerres en six mois », est en train de rejouer sa plus grande partie d’échecs. Et si la trilatérale se tient très vite, l’histoire pourrait bien retenir ce Sommet de Washington comme le point de départ d’une paix hier impossible et aujourd’hui tangible.

 

Michel Taube

Directeur de la publication