
On se noie dans la lâcheté, l’hypocrisie et la soumission.
À Noisy-le-Sec, le maire communiste s’est indigné d’avoir dû annuler la projection publique du film Barbie. Des personnalités politiques, jusqu’à la ministre de la Culture, dénoncent cette soumission à un groupuscule mais sans demander fermement le maintien de la projection.
Mais de quel groupuscule parle-t-on ? Des islamistes fondamentalistes et moyenâgeux. Et certainement pas d’une poignée isolée : il faut craindre que leurs revendications rencontrent l’assentiment d’une partie des habitants du quartier de Noisy.
Ce n’est pas la première fois que l’on assiste à une telle reddition. On se souvient de cet imam brestois qui, il y a quelques années, avait interdit à des enfants d’écouter de la musique, présentée comme l’incarnation du mal. Les mêmes logiques sont à l’œuvre : imposer par intimidation un ordre moral qui n’a rien à voir avec la République française ni avec toute civilisation.
Les opposants à la projection du film, qui sévissent au nom d’une vision rétrograde et patriarcale, hostile à la liberté des femmes et à toute représentation de diversité, ont-ils définitivement obtenu gain de cause ?
Pour échapper à cette soumission insupportable, pour que Noisy-le-sec ne devienne pas un territoire de plus perdu pour la République, la solution existe pourtant. Le maire, le préfet de Seine-Saint-Denis et le ministre de l’Intérieur n’ont qu’à décider, ensemble, que Barbie sera projeté ce week-end sur la place publique. Les forces de l’ordre assureront la sécurité. Les habitants goûteront enfin aux joies simples et essentielles de la liberté d’expression, qui fonde notre République.
Ne pas organiser cette projection, se contenter de s’indigner, c’est déjà avoir perdu la bataille des valeurs. Nos politiques ont-ils peut de la majorité silencieuse des habitants musulmans de Noisy-le-Sec qui pensent peut-être tout bas ce que ce groupuscule militant a obtenu ?
La République ne se défend pas en rédigeant des communiqués ; elle se défend en agissant, face aux intimidations, pour que ni Barbie, ni aucun autre film, ni aucune parole, ne soit chassé de l’espace public par la peur.
Michel Taube



















