Opinion Outre-Mer
10H52 - lundi 11 août 2025

Soins palliatifs : la Polynésie dit oui, mais repousse l’aide à mourir

 

Soins palliatifs : la Polynésie dit oui, mais repousse l’aide à mourir

Le Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec) a rendu son verdict sur l’extension en Polynésie française de deux textes nationaux sensibles. S’il s’est prononcé à l’unanimité en faveur d’un égal accès aux soins palliatifs, il a en revanche rejeté l’application du droit à l’aide à mourir, malgré un fort soutien exprimé par la population lors d’une consultation en ligne.

Ce sondage citoyen, lancé par le Cesec lui-même, avait pourtant recueilli 84 % d’avis favorables sur l’instauration d’un droit à mourir dans la dignité. Mais pour les membres de l’institution, ce résultat doit être nuancé : selon eux, les internautes ne disposaient pas de toutes les informations nécessaires, notamment sur les possibilités offertes par la sédation profonde, déjà accessible dans le cadre des soins palliatifs.

Au fil des auditions menées par la commission santé, les conseillers ont été interpellés par le témoignage des professionnels de l’Hospitalisation à domicile et de l’équipe mobile en soins palliatifs. Ceux-ci ont mis en avant l’existence de solutions déjà disponibles en Polynésie, mais encore trop méconnues. Pour les membres du Cesec, il est donc impératif d’abord de renforcer cette « culture palliative », et d’améliorer l’information du public.

Les débats internes ont révélé des points de vue contrastés. Certains membres ont dénoncé une forme d’hypocrisie, pointant la ressemblance entre sédation et aide à mourir, mais insistant sur la liberté individuelle de choisir. D’autres ont mis en avant les spécificités culturelles et religieuses du territoire, et se sont opposés fermement à toute application directe du texte national.

Le projet de loi encadrant le droit à l’aide à mourir est pourtant strict, avec des critères médicaux précis, une double validation collégiale, et un délai de réflexion imposé. Malgré ces garanties, le Cesec estime que la Polynésie n’est pas prête. Il appelle à un débat éthique de fond et à une concertation locale approfondie avant toute évolution législative sur cette question.

 

Patrice Clech

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