Opinion Outre-Mer
13H55 - jeudi 7 août 2025

Polynésie : « On ne vient pas en vacances », prévient le vice-recteur face aux nouveaux enseignants métropolitains

 

Polynésie : « On ne vient pas en vacances », prévient le vice-recteur face aux nouveaux enseignants métropolitains

À Tahiti, les plages n’effacent pas les responsabilités. C’est en substance le message martelé ce lundi 4 août par le vice-recteur Thierry Terret lors de la cérémonie d’accueil des 186 fonctionnaires mis à disposition (MAD) dans l’Éducation nationale polynésienne. À la veille de la rentrée, les nouveaux arrivants ont été briefés sans détour : ici, on ne vient pas pour le farniente, mais pour s’engager pleinement.

La cérémonie, organisée pour la première fois dans les murs de la présidence de la Polynésie française, se voulait à la fois solennelle et pragmatique. Aux côtés du ministère de l’Éducation et de la Direction générale de l’éducation et des enseignements (DGEE), le vice-rectorat a exposé les enjeux, les responsabilités et les spécificités du territoire aux fonctionnaires venus de métropole. Objectif : éviter que la beauté des paysages ne vienne masquer la charge de travail et les attentes locales.

Pour Thierry Terret, l’accueil bienveillant des Polynésiens et la carte postale du Fenua ne doivent en aucun cas faire oublier la rigueur attendue. « Il y a un devoir d’exemplarité. On ne vient pas ici pour deux ou quatre ans comme on part en vacances. On vient pour travailler, pour servir la population, dans un contexte où les attentes sont très fortes », a-t-il insisté. Car derrière les sourires, la réalité éducative est complexe : isolement, inégalités territoriales, besoin d’adaptation constante.

Avec près de 5 000 fonctionnaires dans le secteur éducatif local, les MAD représentent encore environ 15 % du personnel du second degré. Un chiffre en baisse régulière que l’administration espère voir disparaître d’ici une dizaine d’années, à mesure que les recrutements locaux progressent. Cette année, 60 enseignants polynésiens titularisés font leur entrée dans le système. Une évolution saluée par le ministre de l’Éducation, Ronny Teriipaia, qui voit dans cette « océanisation » des cadres une étape vers plus d’autonomie et de cohérence territoriale.

Le ministre a rappelé les grands axes de sa politique éducative : renforcer l’ancrage culturel à l’école, valoriser le reo mā’ohi, orienter les jeunes vers des métiers porteurs comme le tourisme durable, le numérique ou les métiers de la mer. « Il s’agit de préparer les citoyens de demain, conscients de leur responsabilité dans un espace maritime stratégique pour la France », a-t-il déclaré, soulignant la vocation singulière de l’enseignement en Polynésie.

Au-delà des mots, le défi est clair : maintenir un haut niveau d’exigence, dans un système où cohabitent enseignants venus d’ailleurs et cadres locaux en pleine montée en puissance. Pour les nouveaux venus, la lune de miel sera brève : dès la semaine prochaine, ils seront répartis sur tout l’archipel, parfois dans des établissements éloignés ou isolés. Le message a été clair : engagement total exigé.

 

Patrice Clech

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