Opinion Outre-Mer
12H24 - jeudi 7 août 2025

Arnaques pyramidales : le gouvernement sévit en Nouvelle-Calédonie

 

Arnaques pyramidales : le gouvernement sévit en Nouvelle-Calédonie

Finies les promesses de gains faciles en recrutant des amis : le gouvernement calédonien s’attaque frontalement aux réseaux frauduleux de type pyramidal. Ces dernières années, des dizaines de personnes ont été appâtées via les réseaux sociaux par des promesses de bénéfices rapides en intégrant des systèmes opaques aux allures de clubs privés. Désormais, leurs instigateurs risquent gros : jusqu’à 35 millions de francs CFP d’amende et deux ans de prison.

Ces montages, inspirés des célèbres pyramides de Ponzi, pullulent en ligne sous des noms plus ou moins exotiques : « You should be here », « AOS Academy »… À l’entrée, un droit d’accès payé rubis sur l’ongle. Puis la promesse d’une rémunération, non pas sur la vente de produits ou de services, mais sur l’intégration de nouveaux membres dans la chaîne. Les premiers engrangent, les derniers paient. Et souvent, disparaissent sans un centime.

Jusqu’ici, les textes restaient flous. La nouvelle loi du pays, présentée ce 6 août par Christopher Gygès, porte-parole du gouvernement, entend corriger cette faille juridique. Elle introduit un tout nouveau Code de la consommation, plus musclé, pour permettre aux forces de l’ordre de sanctionner ces pratiques à la racine. Objectif : protéger les consommateurs et cibler les véritables organisateurs, pas les victimes.

Et les victimes sont nombreuses. Dans un contexte d’inflation galopante et de précarité croissante, ces « opportunités » déguisées se diffusent à vitesse virale. Les plus fragiles, en quête d’un complément de revenu, sont souvent les premiers à tomber dans le piège. « Ce sont des personnes en faiblesse de pouvoir d’achat qu’on berne avec l’idée d’un revenu facile », alerte Christopher Gygès.

Désormais, la sanction ne sera plus symbolique. Alors que les amendes plafonnaient à 500 000 francs CFP, elles pourraient atteindre 35 millions pour les cerveaux du système, soit l’équivalent des sanctions en vigueur en métropole. La peine de prison de deux ans devra encore être validée par le Congrès dans une seconde étape législative, mais le cadre est posé.

Les forces de police et de gendarmerie seront aussi autorisées à intervenir dès la détection de ces réseaux, pour en interrompre la propagation. Le gouvernement l’assure : il n’est plus question de laisser prospérer ces cavaleries numériques sur le dos des plus vulnérables. Les pyramides s’effondrent, mais cette fois, c’est l’État qui pousse.

 

Patrice Clech

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