Opinion Outre-Mer
17H16 - mardi 5 août 2025

Polynésie : 1,8 tonne de drogue cachée dans un voilier, la fouille tourne au coup de filet historique

 
Polynésie : 1,8 tonne de drogue cachée dans un voilier, la fouille tourne au coup de filet historique

Polynésie : 1,8 tonne de drogue cachée dans un voilier, la fouille tourne au coup de filet historique

Derrière les voiles d’un banal catamaran, c’est un véritable arsenal toxique que les forces de l’ordre ont mis au jour. Annoncée mi-juillet comme une saisie record, l’interception d’un voilier à Nuku Hiva, aux Marquises, a finalement révélé un butin deux fois plus lourd que prévu. Après avoir été rapatrié à Papeete pour un démantèlement méthodique, le navire s’est transformé en cache flottante de narcotrafiquants. À bord, 1,646 tonne de cocaïne, 232 kilos de méthamphétamine, 11 armes de poing et 24 chargeurs ont été exhumés des entrailles du bateau. Une saisie historique en Polynésie, selon le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.

Le voilier, en route du Mexique vers l’Australie, avait été arraisonné le 15 juillet dernier. À l’époque, les autorités pensaient avoir mis la main sur 900 kilos de cocaïne et 200 kilos d’ice. Suffisant pour déclencher un retentissement médiatique à Tahiti comme à Paris. Mais le vrai choc est survenu lors du démontage du navire, conduit à quai à Papeete. En fouillant cale, doublures, planchers et parois, les enquêteurs ont débusqué cache après cache, faisant grimper le compteur de la saisie à près de 1,9 tonne de drogues dures. L’arsenal retrouvé à bord, pistolets glocks et chargeurs,  laisse peu de doute sur le degré de professionnalisation du réseau.

Les deux hommes arrêtés à bord, l’un Allemand, l’autre Néerlandais, restent en garde à vue prolongée dans le cadre de l’enquête menée par l’OFAST et les gendarmes locaux. Leurs profils, tout comme la provenance exacte de la marchandise, sont encore à l’étude, mais les premières pistes laissent penser à une organisation transnationale, rodée au trafic maritime longue distance.

Le message de Retailleau, publié sur X, ne souffre d’aucune ambiguïté : « L’État ne relâchera jamais la pression face aux trafics qui gangrènent nos régions. » Un refrain désormais familier, mais qui prend un écho particulier dans ces confettis du Pacifique, devenus malgré eux un point de passage stratégique entre les grands producteurs sud-américains et les marchés d’Asie ou d’Océanie.

Ce nouveau coup de filet, spectaculaire par son ampleur, rappelle que la Polynésie française n’est pas seulement un décor de carte postale. Elle est aussi une étape discrète mais précieuse pour les narcotrafiquants qui misent sur son éloignement et ses vastes zones maritimes pour dissimuler leurs cargaisons. Cette fois, c’est raté. Mais la prochaine traversée est peut-être déjà en route.

 

Patrice Clech

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