
Censé offrir une respiration politique à la Nouvelle-Calédonie, l’accord de Bougival n’a pas suffi à dissiper les doutes du monde économique.
Pour la CPME-NC et la FEINC (La Fédération des entreprises et industries de Nouvelle-Calédonie), les intentions ne manquent pas, mais les actes, eux, se font attendre. La signature du texte ne doit pas être une fin, préviennent les représentants des petites et moyennes entreprises, mais le début d’un basculement concret vers la relance.
Les entrepreneurs ne se nourrissent pas de déclarations solennelles. Après des années de blocages institutionnels, les Calédoniens réclament du concret : des emplois, de la stabilité, des perspectives. À l’heure où l’économie locale vacille, l’organisation patronale n’a pas mâché ses mots. Elle attend un « pacte économique ambitieux », immédiat, structurant – pas une simple suite d’objectifs à l’horizon lointain.
Et elle pose ses conditions. Il faudra restaurer la stabilité juridique et fiscale, réduire les coûts de production, soutenir les PME, et ouvrir de vraies portes aux jeunes, via la formation et l’insertion. Ce sont les bases minimales d’un redressement crédible, selon la CPME-NC. Car sans confiance, aucun investisseur ne s’engagera. Et sans investissements, aucune relance n’est possible.
Bougival, pour l’instant, reste un signal. Positif sur le plan symbolique, mais encore creux du point de vue économique. Pour transformer l’essai, il faudra passer à la vitesse supérieure. La CPME-NC demande un travail collectif, associant l’État, le gouvernement local, les acteurs économiques et les syndicats. Une mobilisation réelle, opérationnelle, placée sous l’autorité de la mission interministérielle dirigée par Claire Durrieu.
Les lignes directrices sont posées. Il faut désormais les suivre. La CPME-NC se dit prête à jouer son rôle, exigeant mais engagé. Mais elle le prévient déjà : sans effets concrets, la dynamique de Bougival n’aura été qu’un épisode de plus dans l’interminable transition calédonienne. Pour redonner espoir aux salariés comme aux chefs d’entreprise, il ne suffira pas d’avoir signé. Il faudra construire, ensemble, et vite.
Patrice Clech et Michel Taube

















