Opinion Outre-Mer
09H54 - mardi 29 juillet 2025

Alexandre Rochatte, ancien Préfet de Guadeloupe bientôt Haut-commissaire de la République en Polynésie ?

 
Alexandre Rochatte, ancien Préfet de Guadeloupe bientôt Haut-commissaire de la République en Polynésie ?

Alexandre Rochatte, ancien Préfet de Guadeloupe bientôt Haut-commissaire de la République en Polynésie ?

Le ballet des hauts fonctionnaires d’État continue de tourner au-dessus du Pacifique. Alexandre Rochatte, actuellement préfet de la Loire, devrait bientôt retrouver un territoire qu’il connaît bien : la Polynésie française. Selon plusieurs sources concordantes, sa nomination au poste de Haut-commissaire de la République en Polynésie devrait être entérinée lors du Conseil des ministres du 30 juillet. Une manière pour Paris de boucler la boucle, puisque l’intéressé y a déjà exercé, entre 2010 et 2012, les fonctions de secrétaire général… en remplacement d’un certain Éric Spitz.

Ce dernier, justement, est sur le départ. En poste depuis 2022 à Papeete, il aura connu deux majorités diamétralement opposées : d’abord celle d’Édouard Fritch, autonomiste, puis celle de Moetai Brotherson, indépendantiste, à partir de mai 2023. Deux ambiances, deux styles, mais un même défi : maintenir l’équilibre institutionnel dans un archipel toujours tiraillé entre deux visions de l’avenir. À cela s’est ajoutée une mission sensible et très médiatisée : la gestion des épreuves olympiques de surf prévues à Teahupo’o pour Paris 2024.

Si la transition s’annonce douce entre Spitz et Rochatte, ce n’est pas un hasard. Ces deux profils de l’administration préfectorale ont déjà croisé le fer sous d’autres latitudes. Avant Rochatte, Spitz occupait justement le poste de secrétaire général du Haut-commissaire, entre 2008 et 2010. Une époque marquée par une instabilité politique chronique en Polynésie, où les gouvernements se succédaient au rythme effréné des motions de censure. Entre 2004 et 2013, autonomistes et indépendantistes ont valsé au sein de l’hémicycle territorial, et l’État, en coulisses, tentait de maintenir le cap.

Rochatte, diplômé de Saint-Cyr, n’a jamais vraiment quitté les marges sensibles de la République. Avant son passage dans le Pacifique, il évoluait dans les rangs du contrôle général des armées. Son nom a surtout circulé en Guadeloupe, où il a été préfet de 2020 à 2023. Là-bas, il a dû affronter une double crise : sanitaire d’abord, avec la gestion du Covid-19, puis sociale, avec une fin d’année 2021 agitée par des manifestations musclées contre les restrictions et l’obligation vaccinale. Sa gestion ferme, mais décriée par certains élus locaux, a laissé des traces.

Depuis janvier 2023, il avait été nommé dans la Loire. Un passage éclair, avant de prendre à nouveau la direction d’un territoire ultramarin. Un retour aux sources polynésiennes qui n’a rien d’anecdotique : Rochatte connaît les codes du fenua, les subtilités institutionnelles, et les équilibres politiques fragiles de cette collectivité singulière. Paris semble donc miser sur un homme de réseau, rodé aux crises, pour accompagner la fin du mandat olympique… et peut-être plus.

Patrice Clech

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