
L’octroi de mer, taxe fiscale d’origine monarchique, bénéficiera-t-il longtemps d’une forme de totem d’immunité ?
Cette taxe (en fait, elles sont deux), propre aux Outre-mer, est censée protéger les industries locales des territoires ultramarins mais elle a l’inconvénient d’être basée sur les importations de produits venant de l’Hexagone, de Chine et d’ailleurs dans le monde.
Bref, plus les importations de l’Hexagone augmentent et plus cette taxe augmente, ce qui évidemment est totalement contradictoire avec l’objectif de soutenir les économies locales.
Or qui profite de cette taxe sur l’octroi de mer ? Ce sont principalement les collectivités locales. Ainsi en Martinique le 25 juillet dernier, les élus de la Collectivité Territoriale de Martinique ont voté un supplément au budget 2025 en augmentant les tarifs d’octroi de mer sur 62 produits. Cette mesure devrait rapporter 28 millions d’euros dont 22 pour les communes.
Certes, le taux d’octroi de mer reste à 0 euro pour les 64 familles de produits choisis durant les négociations d’octobre 2024 à la suite à la mobilisation contre la vie chère mais l’effet risque d’être très lourd dans le porte-monnaie des consommateurs martiniquais.
L’un des principaux inconvénients de l’octroi de mer est que les consommateurs vont croire que ce sont les méchants patrons qui ont une fois de plus augmenté les prix, alors que c’est la CTM qui aura provoqué cette inflation à venir par son vote du 25 juillet.
Car les prix dans les grandes surfaces vont augmenter à nouveau. Mécaniquement et sans qu’aucune entreprise ne l’ait décidé.
Nous passerons ici sur les raisons de ce vote de la CTM dont la gabegie financière et les les déficits chroniques ne pourront que s’aggraver si la collectivité vote de nouvelles recettes un peu faciles car invisibles, au lieu de réduire fortement des charges somptuaires.
Tout ceci est profondément malsain.
Puisque l’Outre-mer dispose d’un ministre d’Etat, ancien premier ministre et homme politique de conviction, voilà un sujet pour une grande loi des Outre-mer : réformer profondément la fiscalité et remplacer cet octroi de mer féodal par une fiscalité dynamique créatrice de richesse.
Michel Taube




















