Opinion Outre-Mer
18H41 - lundi 21 juillet 2025

Universités des Antilles : Diplômes en attente, étudiants en suspens

 
Universités des Antilles : Diplômes en attente, étudiants en suspens

Universités des Antilles : Diplômes en attente, étudiants en suspens

Des mois après la fin de leur formation, certains étudiants de l’université des Antilles attendent toujours leur diplôme. Une situation ubuesque, qui s’éternise bien au-delà des délais légaux, plongeant les jeunes diplômés dans une incertitude administrative dont ils se passeraient volontiers. Derrière les sourires des cérémonies de fin d’études, une mécanique grippée ralentit la remise du précieux sésame, pourtant indispensable à toute insertion professionnelle ou poursuite d’études.

L’établissement, acculé par les réclamations, a fini par reconnaître officiellement l’ampleur des retards. Dans un communiqué publié en ligne, l’université admet les dysfonctionnements et tente d’en expliquer les causes. Il serait question d’un circuit administratif « national », rigide, impliquant notamment le Rectorat. Une chaîne où chaque maillon semble dépendre du précédent, mais où personne n’assume complètement les lenteurs.

La procédure, encadrée par la réglementation, fixe pourtant une limite : six mois maximum entre la proclamation des résultats et la délivrance du diplôme. Or, dans certains cas, ce délai est largement dépassé. L’université évoque des « contraintes anciennes », des blocages d’amont, et un calendrier serré. Officiellement, la transmission des éléments débute dès que les jurys ont statué, soit dans les deux mois. Mais une fois le dossier entre les mains du Rectorat, l’université n’aurait plus la main. Circulez.

Face à cette machine trop lente, les étudiants restent les premiers pénalisés. Candidatures suspendues, concours bloqués, emplois refusés faute de justificatif officiel : le préjudice est réel, mais rarement quantifié. Pour tenter d’éteindre l’incendie, l’université promet d’avoir fait de cette question une priorité. Elle annonce un renforcement du dialogue avec le Rectorat, censé fluidifier le traitement, réduire les délais, améliorer le service. Un vœu pieux si aucune réforme structurelle ne vient corriger un système à bout de souffle.

En attendant, les étudiants concernés sont invités à contacter leur composante via l’annuaire en ligne, ou à déposer une requête via la plateforme “Mes Demandes”, accessible sur le site de l’université ou l’application mobile MyUA. Une gymnastique administrative supplémentaire pour des jeunes diplômés déjà englués dans la bureaucratie.

À l’heure où l’université revendique son rôle moteur dans le développement local, où elle prétend accompagner la jeunesse vers l’emploi et la mobilité, le décalage entre le discours et la réalité est criant. Car un diplôme en attente, ce n’est pas seulement une formalité en suspens : c’est un avenir mis entre parenthèses.

 

Patrice Clech

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