
Le gouvernement de la République, c’est un travail collectif, avec un chef d’orchestre, le Premier ministre, et une équipe gouvernementale qui doit être un tantinet soudée sur des principes des valeurs et des objectifs cohérents.
Après la séquence réussie Mayotte Nouvelle-Calédonie Polynésie, – même si l’accord de Bougival fait craindre des risques de contagion autonomiste dans les Outre-mer -, Manuel Valls, le premier ministre des Outre-mer, entre dans le vif du sujet avec son grand projet de loi centré sur la vie chère.
Nous l’avons écrit à plusieurs reprises : quel dommage que l’hôte de la rue Oudinot, qui s’était éloigné du socialisme pour se droitiser sur des postures plus libérales et régaliennes, ait décidé de mettre la vie chère au centre de son action globale pour les Outre-mer. Non pas que la vie chère ne soit pas un enjeu important, mais elle aurait dû être traitée dans une approche globale du développement économique des Outre-mer.
Et puis, en se concentrant sur la vie chère, le ministre a donné crédit aux semeurs de violence qui, à l’instar de Rodrigue Petitot, le repris de justice, avait mis le feu à la Martinique à l’automne 2024 sous la bannière de la lutte contre la vie chère. En rencontrant l’organisation du « R », le RPPRAC, en avril dernier, Manuel Valls, mal conseillé par des Max Dubois et autres députés LFI et socialistes, a relancé les partisans d’une rupture avec Paris et donné une orientation beaucoup trop gauchiste à son action.
Il eut été préférable que Manuel Valls endosse une grande loi d’adaptation des droits nationaux et européens aux Outre-mer d’une part et surtout un grand choc fiscal et social de développement économique d’autre part.
Nous l’avons aussi écrit et nous le redisons : si le projet de loi que le gouvernement devrait adopter le 30 juillet poursuit de bonnes intentions, notamment celle de renforcer la concurrence dans les Outre-mer, les méthodes choisies ne fonctionneront pas.
Le renforcement des contrôles, la stigmatisation des entreprises, les nouvelles exigences administratives serviront les intérêts des plus grands groupes de distribution des Outre-mer qui seront toujours capables de répondre aux nouvelles normes et diktats bureaucratiques et autres contrôles de l’administration, pendant que les acteurs de taille moyenne ou petite n’arriveront pas à supporter ces nouvelles contraintes.
On marche vraiment sur la tête en matière économique dans notre beau pays : toujours plus de contrôles, plus de normes. C’est pourquoi les déficits publics sont si importants et que la France perd terrain sur le plan de la productivité et de la compétitivité.
La question est donc simple : un Bruno Retailleau président des Républicains, homme de droite, conservateur et somme toute assez libéral sur le plan économique, peut-il accepter de cautionner un projet de loi d’inspiration socialiste qui, nous insistons sur ce point, va tirer vers le bas les Outre-mer ?
Manuel Valls n’est plus le premier ministre de François Hollande. Il serait temps que François Bayrou s’en rende compte…
Michel Taube




















