Opinion Outre-Mer
12H02 - vendredi 18 juillet 2025

Manuel Valls en mission musclée à Tahiti

 
Manuel Valls en mission musclée à Tahiti

Manuel Valls en mission musclée à Tahiti

À peine les pieds posés sur le tarmac de Tahiti, Manuel Valls a donné le ton. La Polynésie française ne sera pas une escale paisible pour le ministre de l’Outre-mer, mais un terrain de discours musclé, sur fond de saisies record de stupéfiants et de tensions sociales. Mardi soir, avec une demi-heure d’avance sur l’horaire prévu, il a été accueilli au salon d’honneur par le Haut-commissaire Eric Spitz et le président Moetai Brotherson, avant de se prêter à l’exercice attendu des premières déclarations. Et le message était limpide : la lutte contre la drogue est un impératif, la coopération internationale une nécessité, et l’État ne relâchera pas la pression.

L’actualité lui a offert un prétexte en or. Quelques heures avant son arrivée, les autorités avaient mis la main sur 900 kilos de cocaïne et 180 kilos d’ice à bord d’un voilier au large de Nuku Hiva. De quoi rappeler, s’il en était besoin, que la Polynésie n’est pas seulement un décor de carte postale, mais aussi une plaque tournante bien identifiée des trafics. Valls l’a souligné devant la presse, évoquant un combat à mener « sur terre, en mer et dans les airs », insistant sur l’importance de la prévention, sans négliger la coopération policière internationale.

À côté de ce discours sécuritaire, un soupçon de diplomatie polynésienne. Le ministre a vanté la richesse culturelle du Fenua, glissant même quelques mots sur son « amour » pour les habitants et son « respect » pour les spécificités locales. Mais entre les lignes, c’est surtout un agenda serré qu’il cherche à protéger, alors qu’une grève en gestation menace déjà de perturber son programme. Valls, prudent mais déterminé, a dit faire confiance « aux hommes de l’art » pour désamorcer la crise, tout en laissant la porte ouverte à ceux qui souhaiteraient rencontrer son cabinet.

Dans les coulisses, les tensions sociales montent. Le ministre s’efforce de maintenir un dialogue « respectueux » avec les syndicats, mais il ne cache pas sa préférence pour un déplacement fluide. Derrière l’élan protocolaire, c’est bien la maîtrise du tempo politique qui se joue, dans un territoire où les enjeux sont aussi symboliques que stratégiques.

Le ministre a entamé sa tournée polynésienne par une série d’entretiens institutionnels, à commencer par un tête-à-tête avec le président du Pays, suivi d’une rencontre avec le président de l’Assemblée de Polynésie. Une journée chargée, marquée à la fois par les sourires officiels et les dossiers brûlants. Car à Tahiti, les apparences sont soignées, mais les problèmes, eux, ne se cachent plus.

 

Patrice Clech

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