
Guadeloupe : la nuit devient de plus en plus dangereuse, les patrons de boîtes en alerte
Tirs, rixes, braquages : depuis le début des vacances, les abords des établissements de nuit en Guadeloupe virent au terrain miné. À La Jaille, des coups de feu ont retenti à deux reprises près de la boîte « Caz’Art », blessant trois personnes. Quelques jours plus tôt, au Gosier, une bagarre dégénère en présumé braquage sur le parking de « L’Infini ». Deux suspects ont été arrêtés, mais l’inquiétude, elle, continue de grimper.
Face à cette escalade, les professionnels de la nuit tirent la sonnette d’alarme. Les mois d’été sont cruciaux : entre juillet et septembre, ils réalisent une grande partie de leur chiffre d’affaires annuel. Or, chaque fusillade, chaque bagarre fait fuir les fêtards et ternit l’image d’un secteur déjà fragilisé. Certains organisateurs de festivals ou de soirées envisagent même d’annuler leurs événements si la situation se dégrade davantage.
En coulisse, une réunion d’urgence avec les services de l’État est en préparation. En attendant, plusieurs clubs tentent de serrer la vis : fouilles à l’entrée, renforcement de la sécurité, filtrage plus strict à l’entrée, parfois jusqu’à interdire bijoux voyants et tenues jugées provocantes. Des mesures qui peinent à contenir une violence de plus en plus imprévisible.
Car la nuit, désormais, certains ne viennent plus danser, mais défier. Drogue, alcool et armes circulent en marge des pistes. La fête devient un prétexte, le chaos une finalité. Dans ce climat électrique, les responsables de lieux nocturnes tentent de tenir bon, conscients que l’image de tout un secteur est en jeu.
À l’heure où les autorités s’apprêtent à répondre, une chose est sûre : si rien ne bouge rapidement, la saison risque de se terminer avant même d’avoir commencé.
Patrice Clech

















