
Droits de douane : Meloni, Merz et Macron doivent traiter directement avec Trump ! L’édito de Michel Taube
Donald Trump, fidèle à son style brutal, a annoncé la couleur : à compter du 1er août, l’Union européenne pourrait se voir infliger une taxe douanière de 30 % sur ses exportations vers les États-Unis. Une déclaration de guerre commerciale à peine voilée, un camouflet cinglant pour Ursula von der Leyen, présidente d’une Commission européenne affaiblie.
Trump n’a jamais caché son mépris pour la technocratie bruxelloise. Il ne négocie pas avec des bureaucrates, il affronte des chefs. Des chefs qu’il craint, ou qu’il respecte. Ou les deux. Il faut le dire clairement : Donald Trump ne comprend que le langage du rapport de force. Les courbettes diplomatiques, les notes bien écrites ou les envolées lyriques sur les valeurs européennes le laissent de marbre. Ce qu’il veut, c’est imposer son tempo, fixer ses règles, et tester la fermeté de ses interlocuteurs.
Alors que fait l’Europe ? Elle tergiverse, elle temporise, elle espère que l’orage passera. Grave erreur. Face à Trump, l’indécision est une provocation. La mollesse, une capitulation. Si l’Union veut éviter un cataclysme économique, c’est aux leaders des grandes puissances du continent de se lever, de parler d’une voix claire et de prendre en main les négociations.
Giorgia Meloni, qui assume de plus en plus le rôle de véritable patronne de l’Europe continentale, forte de sa croissance et de son autorité politique retrouvée, Friedrich Merz, chancelier d’Allemagne, et Emmanuel Macron, malgré ses déboires avec son homologue américain et encore président d’une puissance diplomatique reconnue, devraient former une troïka de la fermeté. Une troïka capable de parler à Trump d’égal à égal. De négocier, oui, mais sans baisser les yeux.
Il ne s’agit pas de défier les États-Unis. Il s’agit d’éviter un naufrage. Une guerre commerciale entre l’Europe et l’Amérique, dans un contexte de tensions avec la Chine, d’instabilité au Moyen-Orient, et de guerre en Ukraine, serait un suicide économique et politique. Pour les deux rives de l’Atlantique. Et Trump le sait. Encore faut-il le lui rappeler.
Face à Trump, il faut des chefs. Des vrais. Pas des technocrates.
Michel Taube

















