Opinion Outre-Mer
10H22 - jeudi 3 juillet 2025

Leptospirose : l’épidémie progresse en Nouvelle-Calédonie, les hôpitaux en zone rouge

 

Leptospirose : l’épidémie progresse en Nouvelle-Calédonie, les hôpitaux en zone rouge

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 128 cas, 113 hospitalisations, dont 77 en réanimation. La leptospirose frappe fort en Nouvelle-Calédonie, et les autorités sanitaires redoutent une aggravation. Entre pluies diluviennes, eaux stagnantes et pénurie de soignants, tous les ingrédients sont réunis pour une crise sanitaire.

La Direction des affaires sanitaires et sociales tire la sonnette d’alarme. En ce début juillet, l’île connaît une poussée inhabituelle de cas graves. La majorité des patients sont des hommes vivant en zone rurale, exposés à la boue, aux rivières et aux flaques contaminées. Chasse, pêche, jardinage, agriculture : les activités de plein air, anodines en temps normal, deviennent des portes d’entrée pour une bactérie redoutable.

La leptospirose, souvent sous-estimée, peut pourtant s’attaquer aux reins, au foie, aux poumons et même au cerveau si elle n’est pas traitée rapidement. Le problème, c’est justement le retard au diagnostic. Dans un contexte de manque de personnel soignant, la mise en route tardive des traitements multiplie les hospitalisations lourdes.

La bactérie responsable de la maladie est transmise par l’urine d’animaux infectés, en particulier les rats, mais aussi les chiens, porcs, cerfs et bovins. Elle contamine les eaux douces, les sols humides, les citernes mal entretenues. Le simple fait de marcher pieds nus après une pluie ou de jardiner sans gants suffit à s’exposer. Même sans plaie, la peau et les muqueuses peuvent laisser passer l’infection.

Les autorités sanitaires appellent donc à une vigilance renforcée. Aux premiers signes, fièvre, douleurs musculaires, fatigue intense, il faut consulter rapidement en mentionnant toute exposition à des eaux ou sols souillés. Le traitement, s’il est administré à temps, permet souvent d’éviter une hospitalisation.

Pour endiguer l’épidémie, plusieurs gestes simples sont recommandés : ne plus marcher pieds nus, ne plus se baigner dans les rivières après les pluies, porter des gants et des chaussures fermées dans les zones humides, désinfecter toutes les plaies, dératiser si nécessaire, stocker les aliments dans des contenants hermétiques, ramasser les fruits tombés au sol.

La prévention passe aussi par les professionnels : les agriculteurs et éleveurs sont invités à renforcer l’usage des équipements de protection et à se laver les mains systématiquement. Dans un contexte déjà éprouvé par d’autres tensions sanitaires, cette recrudescence de la leptospirose met en lumière la vulnérabilité persistante du système de santé calédonien face aux épidémies évitables.

 

Patrice Clech

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