Opinion Outre-Mer
10H23 - jeudi 3 juillet 2025

Grève des aiguilleurs du ciel à La Réunion : Roland-Garros touché, Air Austral s’adapte

 

Grève des aiguilleurs du ciel à La Réunion : Roland-Garros touché, Air Austral s’adapte

 

La grève des contrôleurs aériens annoncée pour ce jeudi 3 juillet 2025 perturbe le ciel français bien au-delà de l’Hexagone. À La Réunion, l’aéroport de Roland-Garros s’est joint au mouvement, obligeant Air Austral à modifier ses horaires de vol, entre reports et départs anticipés. L’île, comme d’autres régions ultramarines, se retrouve prise dans une tourmente née à Paris.

L’origine du blocage : un appel à la grève lancé par deux syndicats de contrôleurs aériens, l’UNSA-ICNA et l’USAC-CGT, pour dénoncer des conditions de travail qu’ils jugent dégradées. Après deux réunions de conciliation sans issue, les aiguilleurs maintiennent leur position. Résultat immédiat : un quart des vols supprimés à Roissy, Orly et Beauvais, la moitié à Nice, Bastia et Calvi. À La Réunion, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies de réduire leurs mouvements horaires, contraignant Air Austral à revoir son programme.

Le ton est monté côté syndical. L’UNSA-ICNA, deuxième force chez les aiguilleurs avec 17 % des voix, dénonce un sous-effectif chronique, des projets techniques à la dérive, et un « management toxique ». La CGT, qui pèse 16 %, pointe également un « contexte social dégradé » au sein de la DGAC. Pour jeudi, les deux syndicats ont agi de concert. Vendredi, seul l’UNSA-ICNA poursuivra le mouvement.

Face aux critiques, l’administration plaide la bonne foi. Elle reconnaît les tensions liées aux effectifs mais défend un plan de recrutement à long terme pour assurer la sécurité et la performance du trafic aérien. Elle rappelle également qu’un accord salarial avait été signé en 2024 avec la majorité des syndicats. Pas de quoi calmer la fronde.

En attendant, les passagers, eux, encaissent les conséquences. À Roland-Garros comme ailleurs, les perturbations devraient se prolonger jusqu’à vendredi soir, voire au-delà si le bras de fer se durcit. Dans un contexte estival chargé, le moindre mouvement de grève suffit à gripper une machine aérienne déjà fragile.

 

Patrice Clech

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