L’addition s’annonce salée pour les automobilistes martiniquais. Depuis le 1er juillet 2025, le prix du cheval fiscal est passé de 30 à 53 euros sur l’île, soit une hausse vertigineuse de 77 %. Une augmentation brutale qui propulse la Martinique parmi les territoires les plus chers de France pour l’immatriculation d’un véhicule.
Le choc est d’autant plus rude que cette taxe constitue la principale composante du coût d’une carte grise. Pour les véhicules neufs ou puissants, la facture s’envole, sans amortisseur. Ce saut de 23 euros par cheval fiscal est d’une ampleur inédite dans l’Hexagone comme en outre-mer. Seules deux régions de France métropolitaine ont osé revoir leurs tarifs cette année : Provence-Alpes-Côte d’Azur a augmenté son barème de 6 %, Centre-Val de Loire de 3,4 %. Rien de comparable avec l’ajustement martiniquais.
Cette décision est justifiée localement par des impératifs budgétaires. Les collectivités territoriales, privées de certaines ressources fiscales, cherchent à combler les trous. Mais sur un territoire où le pouvoir d’achat est déjà sous tension, la mesure passe mal. D’autant que les automobilistes restent largement dépendants de leur véhicule au quotidien, dans un contexte de transports collectifs limités.
Autre mauvaise surprise pour ceux qui misaient sur la transition écologique : l’exonération des véhicules électriques et hybrides, autrefois systématique, tend à disparaître. Elle n’est désormais plus garantie que dans quelques rares régions. Seule consolation, les voitures âgées de plus de dix ans bénéficient encore d’un abattement de 50 % sur cette fameuse taxe régionale.
Cette réforme tarifaire ne fait qu’accentuer les disparités entre territoires en matière de fiscalité automobile. En Martinique, le passage à la caisse sera désormais plus douloureux que jamais. Pour de nombreux foyers, elle risque même de devenir un frein à l’achat ou au renouvellement de leur véhicule.
Patrice Clech