Opinion Outre-Mer
10H24 - mercredi 2 juillet 2025

Macron convoque les acteurs calédoniens pour éviter l’effondrement

 

Macron convoque les acteurs calédoniens pour éviter l’effondrement

Le chiffre est brutal : plus de 15 % du PIB calédonien ont disparu en fumée après les émeutes de mai 2024. Et ce n’est que la partie visible d’une crise plus vaste, qui mêle blocage politique, tensions identitaires et effondrement économique. Ce mercredi 2 juillet, Emmanuel Macron ouvre un sommet à l’Élysée. En toile de fond : la survie même du modèle calédonien.

Tout le monde en convient : l’archipel est au bord de l’implosion. La violence des émeutes a laissé un territoire exsangue, les lignes de fracture entre indépendantistes et loyalistes sont toujours aussi rigides, et la crise du nickel ajoute une couche d’incertitude à un décor déjà fragile. Dans ce contexte, Paris tente une relance du dialogue. À huis clos, à Bougival, loin de la tension palpable de Nouméa. Une forme de retraite diplomatique censée accoucher d’une sortie de crise, mais dont le format interroge. Des sessions « hybrides », des acteurs sociaux en journée, des discussions politiques en soirée : certains y voient un bricolage plus qu’un cap clair.

Chez les indépendantistes, le doute domine. Emmanuel Tjibaou a exprimé des réserves sur la méthode, regrettant que le processus de négociation patiemment construit au fil des années soit en train d’être balayé. Le spectre de l’échec des discussions de Deva, en mai dernier, est encore dans toutes les têtes. À l’époque, les deux camps avaient quitté la table sans même un accord de principe.

Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, s’efforce de maintenir le dialogue à flot, mais ses propositions précédentes ont mis le feu aux poudres. Le projet de « souveraineté avec la France », mélange de double nationalité et de partage des compétences régaliennes, a fait bondir les non-indépendantistes. Ces derniers ne veulent pas entendre parler d’un retour au plan Valls. Ils exigent un projet neuf, lisible, porté directement par le président. Pour Nicolas Metzdorf, député loyaliste, l’État doit sortir de l’ambiguïté.

Mais de l’autre côté, les indépendantistes ne sont pas en reste. Le FLNKS campe sur sa position : pas de compromis en dessous de la plateforme posée à Deva. Le message est limpide : seule une reconnaissance claire des droits du peuple kanak peut ouvrir la voie à un accord. Et pendant que les responsables politiques s’épient, les Guadeloupéens, eux, affrontent chaque jour une réalité bien plus terre à terre : chômage, entreprises en faillite, coupures d’eau, découragement généralisé.

L’économie calédonienne repose en grande partie sur le nickel, ressource stratégique en pleine tourmente. Les cours fluctuent, les usines vacillent, et les projets de modernisation stagnent. Pourtant, ce métal est censé être l’or du XXIe siècle, indispensable aux batteries électriques et à la transition énergétique mondiale. L’archipel, assis sur ce trésor, regarde passer le train de l’Histoire.

 

Patrice Clech

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