À force de fuir les sujets qui fâchent, on finit par cautionner des dérives dangereuses.
Alors parlons de Canopée. Pas de la cime des grands arbres, de l’association.
Sous couvert de défendre la forêt, ses militants n’hésitent plus à faire irruption sur des parcelles privées, à bloquer des chantiers forestiers, à intimider celles et ceux qui y travaillent. Leur ennemi ? Non pas des multinationales cyniques ou des lobbies destructeurs. Mais souvent, des forestiers indépendants, des ouvriers, des entreprises locales qui exploitent de manière raisonnée un territoire qu’ils connaissent depuis des générations.
Est-ce encore de l’écologie, ou une nouvelle forme de mépris social ?
Quand on empêche des gens de gagner leur vie, quand on oppose un militantisme de salon à des réalités de terrain, on ne défend pas la planète. On rejoue une lutte des classes, version verte, où les travailleurs manuels deviennent les boucs émissaires d’un effondrement global qu’ils subissent souvent plus qu’ils ne le causent.
L’écologie mérite mieux que ça. Elle mérite du dialogue, de la nuance, de la connaissance des métiers. Pas des coups d’éclat illégaux, ni des slogans hors-sol.
Nos forêts, qui recouvrent un quart du territoire national, et façonnent tous les jours notre belle France, ont besoin des forestiers.
Michel Taube