L’île de La Désirade est en état d’asphyxie. Submergée par une vague sans précédent de sargasses, elle voit ses liaisons maritimes annulées les unes après les autres. Depuis plusieurs jours, ni bateau de fret ni navette de passagers n’a pu accoster. L’approvisionnement de l’île est à l’arrêt, les habitants commencent à s’inquiéter d’une possible pénurie de produits de première nécessité.
Pain, essence, nourriture : tout manque. Sans ravitaillement imminent, l’économie locale pourrait être à l’arrêt total. Le port est devenu impraticable, envahi par les amas d’algues brunes, rendant toute rotation maritime périlleuse, voire impossible. Et la situation est d’autant plus critique qu’aucun dispositif de collecte en mer n’est actuellement opérationnel sur place.
Le maire, Loïc Tonton, alerte sur la gravité de l’épisode. Selon lui, jamais l’île n’a connu un tel volume d’échouements. Le préfet et le sous-préfet, récemment venus constater les dégâts, auraient confirmé que 2025 resterait comme une année de référence en matière d’invasion de sargasses.
Face à l’urgence, les collectivités et l’État sont en alerte, mais le manque criant d’équipements adaptés empêche toute réponse immédiate. Même le Sargator, un bateau spécialisé dans la collecte d’algues, est jugé insuffisant au vu de l’ampleur de la situation. L’île reste donc coupée, suspendue à l’attente d’une solution logistique d’urgence.
Patrice Clech
