Emmanuel Macron avait promis un « réarmement démographique ». Mais à l’image de tant d’autres promesses macroniennes, les mots ont été forts, presque martiaux, tandis que les actes sont restés faibles, timorés, voire inexistants.
Or la situation est grave. La natalité française est en chute libre. Selon les derniers chiffres de l’INSEE, à peine 678 000 bébés sont nés en 2023, soit le chiffre le plus bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Avec un indice de fécondité qui tombe à 1,68 enfant par femme, la France s’éloigne dangereusement du seuil de renouvellement des générations (2,1 enfants). Pour un pays qui se targuait d’être une exception démographique en Europe, c’est une alerte rouge.
Et pourtant, que fait l’État ? Rien ou presque. La seule mesure vaguement nataliste évoquée à la suite du conclave sur les retraites serait la meilleure prise en compte des années de maternité dans le calcul des pensions de retraite pour les femmes. Une mesure juste, certes. Mais bien insuffisante face à un effondrement démographique qui menace à la fois notre modèle social, notre vitalité économique et notre avenir collectif.
Il est temps d’oser une véritable politique de natalité. Pas une politique de communication, mais un plan d’envergure, comparable à ce qu’ont su faire la Hongrie ou la Pologne : soutien massif aux familles, allocations familiales revalorisées, défiscalisation des revenus parentaux, logements familiaux, place prioritaire en crèche, et surtout un discours national assumé sur la fierté d’avoir des enfants. Le combat pour la natalité est aussi un combat culturel.
La relance de la natalité pourrait – devrait – devenir l’un des grands enjeux de l’élection présidentielle de 2027. Car ce qui se joue, au fond, c’est la survie de la France. Une France sans enfants est une France qui s’efface.
Michel Taube
