Edito
10H19 - vendredi 27 juin 2025

Et si la France cessait de croire au Père Noël ? Vive la retraite par capitalisation ! L’édito de Radouan Kourak

 

Et si la France cessait de croire au Père Noël ? Vive la retraite par capitalisation ! L'édito de Radouan Kourak

Sur X, une jeune femme s’indigne : « Ma grand-mère doit reprendre le travail, elle n’a plus assez pour vivre de sa retraite… Je hais le capitalisme. » Cette colère est sincère, mais sa cible est tragiquement mal choisie. Car si sa grand-mère est contrainte de retravailler à 70 ans, ce n’est pas à cause du capitalisme, mais bien parce qu’il est interdit de séjour dans le modèle français. Ce n’est pas le libéralisme qui broie les anciens, c’est un système collectiviste, figé, dépassé : notre sacrosainte retraite par répartition.

Depuis des décennies, la France fait reposer son édifice social sur une pyramide inversée : les actifs financent les pensions des retraités. Un pari acceptable quand les boomers travaillaient à plein régime, quand la natalité était robuste et que l’espérance de vie n’avait pas explosé. Mais en 2025, cette équation démographique est brisée. Moins d’actifs, plus de retraités, une économie molle, une dette abyssale, et une croissance qui ne suit plus. Résultat : notre système de retraite est à bout de souffle, condamné à rogner les pensions, repousser les départs et mendier l’équilibre au prix de réformes toujours plus impopulaires.

Et pourtant, le gouvernement s’obstine. François Bayrou, en échec sur le conclave des retraites, continue de défendre une politique de rafistolage. Quelques trimestres ajustés pour les mères, un taux plein abaissé à 66,5 ans, un semblant d’accord sur la pénibilité : voilà tout ce qu’il reste de mois de discussions. Ce n’est pas une réforme, c’est un emplâtre sur une jambe de bois. En refusant d’ouvrir le vrai débat, celui de la capitalisation, Bayrou et l’exécutif se trompent de combat. Ils préservent un modèle à bout de souffle au lieu d’en inventer un nouveau. La France mérite mieux qu’un replâtrage technocratique pour calmer l’Assemblée et esquiver la censure.

Face à ce naufrage annoncé, une évidence s’impose : il faut capitaliser. Cesser de croire au mythe d’un État-providence éternellement généreux, et permettre aux Français de se constituer eux-mêmes un patrimoine retraite, en investissant, en épargnant, en faisant fructifier leur travail. Dans un vrai système capitaliste, la grand-mère de cette internaute aurait pu bénéficier d’une rente digne, fruit d’un effort personnel, d’un capital productif, transmis ou valorisé. Elle n’aurait pas été tributaire du bon vouloir d’un gouvernement ou du rapport entre cotisants et cotisés.

Ce n’est pas une vue de l’esprit. Partout ailleurs dans le monde développé, la capitalisation progresse. En moyenne, les pays de l’OCDE disposent d’un capital retraite équivalent à 84 % de leur PIB. En France ? À peine 10 %. Résultat : un manque à gagner annuel estimé à 80 milliards d’euros. Oui, 80 milliards, qui pourraient renforcer le pouvoir d’achat des retraités, soulager les finances publiques, et financer notre économie réelle. Car une capitalisation bien pensée, c’est aussi un levier pour investir dans les entreprises françaises, soutenir l’innovation et créer de la richesse, au lieu de se contenter de redistribuer la pénurie.

Il est temps de sortir du dogme. La capitalisation n’est pas un abandon de solidarité, mais une solidarité réinventée, qui repose sur la responsabilité individuelle et la prospérité partagée. Elle réconcilie le travail et le capital, les jeunes et les anciens, l’épargne et l’investissement. Elle donne aux Français un levier d’autonomie, dans un monde où l’État ne peut plus tout promettre.

Alors, plutôt que de haïr le capitalisme, osons le réhabiliter là où il peut vraiment faire la différence : dans la préparation de l’avenir. Car ce n’est pas le marché qui trahit les Français. C’est un système obsolète qui les empêche d’en profiter.

 

Radouan Kourak

Journaliste, producteur et entrepreneur

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