Opinion Outre-Mer
10H33 - jeudi 12 juin 2025

Vol fantôme vers la Réunion : 275 passagers, deux nuits sur le carrelage

 

Vol fantôme vers la Réunion : 275 passagers, deux nuits sur le carrelage

Ils pensaient mettre le cap sur les lagons de La Réunion, ils ont atterri sur des lits de camp au fond d’un terminal. Depuis deux jours, 275 passagers du vol SS636 de la compagnie Corsair vivent un cauchemar à l’aéroport de Marseille-Provence. Leur vol prévu lundi soir a été annulé à la dernière minute, victime d’un « incident technique » dont la résolution s’est transformée en feuilleton. Résultat : deux nuits à dormir dans le hall, sans horizon, ni décollage.

Lundi 9 juin, 21h45. L’embarquement se profile, les valises sont prêtes, les enfants aussi. Et puis l’annonce tombe : le vol pour La Réunion est cloué au sol. Une pièce défectueuse sur l’appareil, explique le pilote. Pas de solution immédiate. Pas d’hôtel non plus : Corsair évoque une « indisponibilité hôtelière » dans la région. À la place, des lits picots sont installés « au fond du terminal ». Ambiance camping forcé, sans l’esprit des vacances. Une mère raconte sa fille de deux ans endormie à même le sol. D’autres passagers, livrés à eux-mêmes, cherchent des réponses qui n’arrivent pas.

Mardi, un maigre espoir : le vol est reprogrammé sur le même appareil. Mais la panne s’avère plus complexe que prévu. Nouvelle annulation. Les passagers patientent, excédés. L’information filtre au compte-gouttes, les repas sont distribués au lance-pierre, les nerfs lâchent.

Il aura fallu attendre ce mercredi 11 juin pour entrevoir une issue. Corsair annonce qu’un autre avion, acheminé depuis Paris-Orly, va assurer la liaison. Le décollage est prévu à 17h30, soit près de 48 heures de retard. À bord, des passagers exténués, furieux, résignés.

Pour tenter de calmer la tempête, la compagnie promet une indemnisation de 600 euros par personne, tout en présentant ses excuses pour cette « situation exceptionnelle ». Mais pour beaucoup, l’amertume reste intacte. Car au-delà du dédommagement, c’est une promesse de retrouvailles ou de vacances gâchée, deux nuits volées, et une image écornée du voyage aérien en 2025.

 

Patrice Clech

Polynésie française : l’hôpital malade de son statut

Polynésie française : l’hôpital malade de son statut
C’est une anomalie qui dure depuis trop longtemps. Le Centre hospitalier de la Polynésie française continue de fonctionner comme une administration classique alors qu’il concentre 80 % de l’activité hospitalière du territoire.…