La 3e conférence des Nations Unies sur l’océan, qui se tient jusqu’au 13 juin à Nice, aurait pu être une opportunité pour placer la question du recul du trait de côte au cœur de l’agenda politique.
Villages rongés par les vagues, maisons condamnées, populations déplacées. En Martinique, en Guadeloupe, à La Réunion, le trait de côte recule chaque année un peu plus, emportant avec lui des pans entiers de territoires. Face à cette menace grandissante, l’Etat français tergiverse. C’est le cri d’alarme lancé par des élus locaux qui dénoncent l’inaction en matière de protection littorale.
Sur les côtes bretonnes aussi, les élus s’inquiètent. Dans le Finistère, les digues et les enrochements, censés retenir l’océan, ont parfois l’effet inverse : en modifiant les courants, ils aggravent l’érosion ailleurs, jusqu’à détruire des habitations. La solution ne peut pas être uniquement technique. Il faut repenser l’aménagement du territoire, admettre que la mer gagnera du terrain, et s’adapter plutôt que résister à tout prix.
Un plan d’action ambitieux est urgent : financement de la recherche, expérimentation de solutions douces, relocalisation encadrée, accompagnement des populations exposées. À l’heure du réchauffement climatique, les rivages français ne sont plus en sursis. Ils sont en danger immédiat.
Tandis que les eaux montent, les moyens pour y faire face stagnent. Pour les Outre-mer en particulier, c’est une double peine : premièrement frappés par les effets du dérèglement climatique, et derniers à recevoir les outils pour s’en protéger.
Patrice Clech