Opinion Outre-Mer
18H19 - jeudi 12 juin 2025

Et Mathilde Panot présida les Assises « populistes » contre la vie chère en Martinique. L’édito de Michel Taube

 

Des Assises contre la vie chère sans le monde de l’entreprise et de l’économie réelle. Parfois, on se dit que le ridicule peut tuer une société, un territoire, un pays !

Le 1er septembre 2024, Rodrigue Petitot et le RPPRAC lançaient un pseudo mouvement contre la vie chère. Neuf mois plus tard, Mathilde Panot, présidente du groupe LFI-NFP à l’Assemblée nationale, leader de la France insoumise, débarque en Martinique pour de pseudo-Assises contre la vie chère organisées par des députés d’extrême-gauche et indépendantistes qui flirtent avec l’Azerbaïdjan et ne cachent pas leur détestation des entreprises et de la France.

Entre temps, un ministre est passé par là pour consacrer un enjeu certes crucial mais qui appelle des réponses en termes de revenus et de développement plus qu’un diktat dirigiste imposé par une base plus populiste que populaire.

Il faut appeler les choses par leur nom : ces Assises de la vie chère, qui se tiennent depuis ce 12 juin 2025 en Martinique, ne sont rien d’autre qu’une mascarade militante déguisée en événement citoyen. Derrière les affiches aux couleurs locales, les discours de façade sur l’urgence sociale, et la pseudo-participation “ouverte”, se cache une réalité plus cynique : l’opération est montée, orientée et théâtralisée par La France Insoumise, avec la complicité d’élus locaux gagnés à sa cause idéologique.

 

Alliance dangereuse

Même la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), pourtant pilotée par un courant autonomiste, a refusé de cautionner ces assises, jugeant l’événement non représentatif et animé par des figures trop radicales.

Il faut dire que plusieurs organisateurs du RPPRAC sont des repris de justice, connus davantage pour leur activisme violent que pour leur capacité à formuler des solutions concrètes pour la population.

Le RPPRAC ne cache pas son orientation : il s’agit d’un mouvement insurrectionnel revendiquant la réparation postcoloniale, la haine des blancs et de Paris, la lutte contre un “système colonial persistant”, et le contrôle local des ressources. Avec une volonté affichée d’indépendance de la Martinique.

Mathilde Panot oserait-elle soutenir un mouvement identitaire radical s’il émergeait en France, au nom des “Blancs profonds” ou des “Gaulois” ? Bien sûr que non. Pourquoi, alors, accepter ce glissement quand il s’agit des Outre-mer ?

Tout aussi grave : l’un des deux députés organisateurs, Marcellin Nadeau, député martiniquais et co-président du parti indépendantiste Péyi-A, assume pleinement le fait de se rendre régulièrement en Azerbaïdjan pour comploter avec le mouvement des non-alignés qui fait de la décolonisation des territoires d’Outre-mer une de ses priorités stratégiques. Vive la décolonisation et à bas la France : tel est un peu leur programme !

Bref LFI n’hésite donc pas à s’associer à des profils violents ou anti-Français dès lors qu’ils entrent dans leur stratégie électorale. Tout est bon pour entretenir un climat de confrontation permanente et instrumentaliser la souffrance réelle de populations en difficulté.

 

Silence sur les vrais fléaux : narcotrafic, violence, insécurité

Ces Assises sont une mise en scène purement politique, instrumentalisée par les méthodes habituelles de LFI : agitation, communication, simplification, démagogie.

Les raisons structurelles de la vie chère comme les efforts mis en œuvre par tous les acteurs économiques et politiques depuis les accords d’octobre dernier, seront certainement dénoncés par des idéologues partisans d’une France socialiste dirigiste dont les Outre-mer ont tout à perdre.

Pire, ce qui frappe aussi, c’est l’absence totale de discours sur le sujet majeur qui tue la Martinique : le narcotrafic, la violence endémique, les règlements de comptes armés. Les familles vivent dans la peur, les jeunes sont happés par les réseaux mafieux, et la délinquance explose. Pourtant, ni Mathilde Panot, ni LFI n’en parlent.

Et pour cause : ces sujets ne rentrent pas dans le récit qu’ils veulent entretenir, celui d’une population exclusivement opprimée par un pseudo « État colonial ».

 

Des fausses solutions basées sur des contre-vérités

Que vont proposer ces Assises populistes ? Toujours les mêmes recettes : blocage des prix, dénonciation des “profiteurs”, nationalisations, invocations au peuple contre “l’État complice”. Où sont les études d’impact ? Les projections fiscales ? Les mesures spécifiques au tissu local ? Ce silence sera éloquent. L’idéologie, elle, restera bruyante.

La Martinique n’est pas un décor pour les utopies mal ficelées d’une gauche hors-sol. Les enjeux locaux nécessitent du travail de fond, de la concertation, des arbitrages rigoureux — pas une agitation tournée vers les réseaux sociaux et les slogans hors-sol.

Ces Assises doivent être prises très au sérieux : elle sont un moment décisif dans la constitution de cette alliance politique qui se noue entre le RPPRAC et les Insoumis, une façon de recycler en politique les premiers et de radicaliser à souhait les positions de députés Jean-Philippe Nilor et Marcellin Nadeau, le visiteur de Bakou. Le tout sous les auspices de Mathilde Panot et en vue des batailles électorales des trois prochaines années.

Mathilde Panot en ministre de la vie chère en Martinique. Ça promet !

La Martinique mérite mieux. Toute la France aussi.

 

Michel Taube

 

Directeur de la publication

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