Des décisions de justice qui annoncent des tempêtes et se moquent du désordre public qu’elles peuvent provoquer.
Alors que la République est menacée sous les coups d’un communautarisme et d’une ultra-violence dans les banlieues françaises, d’une contestation identitaire en Nouvelle-Calédonie, et d’un wokisme indépendantiste en Martinique, les juges, trop souvent retranchés dans leur tour d’ivoire, viennent de frapper deux coups de plus contre ce qui reste de l’autorité de l’État.
Christian Tein, leader de la CCAT et instigateur présumé des émeutes indépendantistes qui ont mis à feu et à sang Nouméa et la Nouvelle-Caléodonie en mai 2024, pourrait bientôt être remis en liberté sous contrôle judiciaire. Les juges d’instruction en ont décidé ainsi. Le parquet, heureusement, fait appel. Car cette libération, même assortie de conditions, serait un affront pour les familles des victimes calédoniennes, pour les forces de l’ordre attaquées, pour les entreprises, ls commerces, les écoles incendiés ou détruits, pour l’unité nationale tout simplement. L’indépendantisme armé, attisé par des réseaux et financements occultes et souvent internationaux, n’attendait que ce signal de faiblesse pour reprendre de plus belle.
Dans le même temps à Paris, nous avons appris que le policier qui a abattu le jeune Nahel à Nanterre sera renvoyé devant une cour d’assises pour meurtre. Pas pour un usage disproportionné de la force. Pas pour une bavure. Non : pour meurtre. Comme si le policier avait été un assassin de sang-froid, un prédateur et non un agent de l’ordre pris dans une intervention sous tension, face à un refus d’obtempérer, fléau quotidien des policiers de terrain, et une course poursuite de plus de dix minutes. Là encore, la symbolique est glaçante. Elle envoie un message à tous les délinquants : la République protège les voyous, pas ceux qui les arrêtent.
En Martinique, la justice suit son cours devant les nombreuses exactions commises par le leader insurrectionnel Rodrigue Petitot et plusieurs de ses sbires. Mais quand sera-t-elle rendue définitivement et des semeurs de haine aux casiers judiciaires bien remplis définitivement écartés de leur capacité de nuire politiquement ?
Même tonalité : les décisions de justice en comparution immédiate, à la suite des violences commises en marge de la finale de la Champions League qui a vu la victoire du PSG – Qatar, ont fait froid dans le dos par leur laxisme et leur absence d’effet dissuasif. Il a fallu que le ministre de la justice lui-même s’en offusque le lundi 2 juin pour que, dès le lendemain, des peines de prison ferme (trop rares malheureusement) soient prononcés.
Enfin, la décision d’un juge d’instruction de convoquer à Paris Mohamed Amra, assassin de deux gardiens de prison, alors qu’il aurait pu, il aurait dû se déplacer lui-même, pour des raisons évidentes de sécurité et d’économies budgétaires, sonne comme un pied de nez de l’institution judiciaire à l’opinion publique et au peuple.
De Nouméa à Paris, de Fort-de-France à l’hexagone, la justice se croit indépendante alors que le pouvoir judiciaire n’est en fait qu’une autorité émanant du politique et du souverain. Elle oublie qu’elle est aussi un pilier du pacte républicain, censée garantir non seulement les droits de chacun, mais aussi l’ordre public. Or, ces décisions font l’effet de coups de poignard dans le dos d’une France qui doute, d’une France qui souffre, d’une France qui craint pour sa sécurité, son identité, son avenir.
Quand la justice s’aveugle au nom d’un juridisme déconnecté du réel, elle ne pacifie pas. Elle incendie.