Edito
12H10 - dimanche 1 juin 2025

Tristan Ganivet, candidat à la tête des Jeunes Républicains : « Nous devons porter une espérance, pas une posture ».

 

Tristan Ganivet, candidat à la tête des Jeunes Républicains : « Nous devons porter une espérance, pas une posture ».À la suite de l’élection de Bruno Retailleau à la présidence de LR, Tristan Ganivet, actuel secrétaire général et en lice pour la présidence des Jeunes Républicains, répond à Opinion Internationale.

 Tristan Ganivet bonjour. Dans Paris Match, vous annoncez votre candidature à la présidence des Jeunes Républicains. Pourquoi cette déclaration maintenant, alors que la date des prochaines élections n’est pas encore connue ?

Dans Paris Match, je dis clairement que si une élection a lieu, je serai candidat. Ce n’est donc pas une annonce prématurée, mais une position cohérente avec ce que je défends depuis toujours : les jeunes doivent pouvoir choisir démocratiquement leurs représentants. Une élection doit avoir lieu, et elle doit bien se dérouler.

Il n’aura fallu que 24 heures après l’annonce de ma possible candidature pour constater que certaines mauvaises pratiques persistent et continuent de polluer notre mouvement jeune. Menaces, intimidations, harcèlement : je le dis clairement, ces méthodes sont inacceptables. Elles reflètent malheureusement ce que vivent encore trop de jeunes engagés en politique. Une plainte a été déposée.

Ce que je défends, c’est un véritable débat d’idées. Mon engagement, c’est aussi pour eux : pour une politique saine, digne, respectueuse, où chacun peut s’exprimer et s’engager librement.

 

Quel rôle devra jouer selon vous le prochain président des Jeunes Républicains dans la campagne présidentielle de LR ?

Ce n’est pas seulement une question de personne, c’est une question de cap. Les Jeunes Républicains doivent être une force motrice : nourrir le projet présidentiel, aller sur le terrain, mobiliser, convaincre. Être un laboratoire d’idées, pas une courroie de transmission. La jeunesse ne doit plus être spectatrice mais actrice de la reconstruction.

 

Combien de Jeunes Républicains ont quitté le mouvement avec le départ de Guilhem Carayon vers Eric Ciotti ? Et certains sont-ils revenus ?

Très peu ont quitté le mouvement, et beaucoup sont revenus. Manon Deliot a tenu la maison dans une période de turbulences et a donné énormément pour le mouvement. Il faut la remercier. Le mouvement ne s’est pas effondré, au contraire : des milliers de jeunes ont rejoint l’aventure, on voit bien qu’une nouvelle dynamique est enclenchée.

 

C’est quoi pour vous le “retaillisme” ?

Je sais que Bruno Retailleau n’aime pas qu’on mette son nom sur une doctrine, et c’est tout à son honneur. Mais s’il fallait en retenir un esprit, ce serait celui-ci : la fidélité, la constance, la sincérité. Dire ce que l’on pense, faire ce que l’on dit, sans calcul ni faux-semblant.

 

Pensez-vous que LR peut succéder au macronisme pour faire barrage aux extrêmes ?

La politique, ce n’est pas un jeu de barrage. La vraie question, c’est : qui propose un projet crédible et profond pour la France ? Le macronisme a échoué. Nous devons porter une espérance, pas une posture. C’est cela, l’avenir de la droite.

 

Pour éviter un second tour Le Pen – Mélenchon, faut-il une alliance large, de Zemmour à Philippe, avec LR comme moteur ?

Les combinaisons d’appareils ne convaincront personne. Il ne faut pas additionner des logos, mais additionner des idées et des énergies. Travaillons, proposons, et ceux qui se reconnaissent dans notre ligne républicaine, enracinée, méritocratique, sont les bienvenus.

 

Marine Le Pen menace de censurer le gouvernement Bayrou en cas de vote de la TVA sociale. Quelle espérance de vie pour ce gouvernement ?

Ce débat sur la TVA sociale est une mauvaise idée : ce n’est pas aux Français de payer davantage. Il faut d’abord baisser la dépense publique. Je partage sur ce point les analyses de David Lisnard ou Philippe Juvin : l’effort doit d’abord venir de l’État.

 

Propos recueillis par Michel Taube

Directeur de la publication