Petitot et de nombreux champions du wokisme et d’un révisionnisme historique dangereux ont racialisé les débats de société, notamment le mouvement contre la vie chère. ls tiennent les békés comme responsables des inégalités d’aujourd’hui en Martinique en tant que supposés héritiers de l’esclavage : le négrier serait resté colon, comme le disait un militant.
Or les Martiniquais békés ne sont pas tous et seuls descendants d’esclavagistes. Ils ne doivent pas leurs biens d’aujourd’hui aux indemnités de l’esclavage (https://esclavage-indemnites.fr/). Ils sont des Martiniquais qui se lèvent tôt et sont pour la plupart de grands travailleurs.
Heureusement, l’historiographie, riche d’études sérieuses et documentées, montre que les Martiniquais békés n’ont pas reçu des millions de Francs et que leurs biens en 2025 ne sont pas issus des indemnités de l’esclavage…
Rétablissons donc quelques vérités pour dépasser des contre-vérités qui empêchent d’avancer… Ces éléments synthétiques donneront lieu régulièrement à la parution d’études plus détaillées dans la rubrique Opinion Outre-mer d’Opinion Internationale.
- La vérité de la génalogie
L’abolition de l’esclavage a concerné les arrière-arrière-grands-parents des arrière-grands-parents de la génération actuelle. Ce qui veut dire que les premiers nés libres sont les arrière-grands-parents des arrière-grands parents de la génération actuelle.
- En 1849 la Martinique compte 9 500 blancs pour 2 600 ménages environ, 39 000 libres de couleur et 75 000 esclaves, soit un total de 123 500 habitants (La population de la Martinique de 1832 à 1847 – Persée).
- La Martinique a reçu 30,6M de francs au titre des indemnités de l’esclavage : 1,6M au titre d’un premier versement puis 29M sur 30 ans sous la forme d’une rente annuelle (Repairs).
- Cette indemnité a été payée intégralement par l’impôt des Français de métropole et non par le fruit du travail des Martiniquais.
- Sur ces indemnités, 56% a été prélevé pour le remboursement d’une créance, 10% pour la création de la banque de la Martinique (Repairs).
- Sur les 20 plus gros bénéficiaires, 2 sont des noms martiniquais békés connus mais n’existant plus sur l’île. Les 18 autres sont des commerçants métropolitains.
- 30% des indemnités a été versé à des esclavagistes libres de couleur (Les indemnités versées aux propriétaires d’esclaves sont recensées dans une base de
- 8. 20% des familles publiquement identifiées comme Martiniquais békés vivant actuellement en Martinique ne possédaient pas d’esclaves et n’a donc pas
touché d’indemnités.
- Une recherche par nom sur la base du CNRS permet de déterminer que 328 personnes ayant touché des indemnités en 1849 en Martinique, soit 7,5% des
bénéficiaires, sont issus de familles békés existant toujours en Martinique.
- Le montant perçu par ces familles en 1849 était de 2,3M de francs. Il n’y a évidemment aucun lien entre indemnités et héritage financier (Repairs).
La Rédaction d’Opinion Internationale