Les Forces armées en Guyane ont annoncé ce lundi 19 mai le décès accidentel du sergent Maxence Roger, 27 ans, porté disparu dans la nuit du 18 au 19 mai alors qu’il participait à l’opération Harpie, la mission permanente de lutte contre l’orpaillage illégal. Son corps a été retrouvé inanimé au poste fluvial du Saut Maman Valentin, dans la commune de Mana.
Engagé en novembre 2018 au 3ᵉ Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine (RPIMa) de Carcassonne, le sergent Roger avait rejoint le 9ᵉ Régiment d’Infanterie de Marine de Cayenne le 27 janvier dernier pour une courte affectation. Reconnu pour sa disponibilité et son enthousiasme, il avait déjà servi en Nouvelle-Calédonie en 2019 puis de nouveau entre octobre 2023 et février 2024. Promu caporal-chef en décembre 2022, il était décrit par ses frères d’armes comme un « marsouin parachutiste motivé », attaché aux valeurs du service.
Dans la nuit, alors qu’il était de garde sur la plage boisée de Saut Maman Valentin, le sergent Roger n’a pas donné signe de vie. Alertés, ses camarades et les secours ont lancé des recherches étendues : sauveteurs de la sécurité civile, gendarmes et militaires de la Force Garnison Guyane ont mobilisé équipes cynophiles et plongeurs fluviaux. C’est au petit matin qu’ils l’ont découvert, victime d’un accident dont les circonstances précises restent à éclaircir. Une enquête judiciaire a immédiatement été ouverte pour déterminer les causes exactes de sa disparition.
Le drame assombrit l’effort continu des armées françaises en Guyane, où Harpie déploie chaque jour plusieurs centaines de militaires, gendarmes et policiers à la frontière avec le Brésil et le Suriname. Leur objectif : démanteler les sites illégaux d’orpaillage qui détruisent les sols, polluent les cours d’eau et financent parfois des réseaux criminels.
Le sergent Roger, célibataire et originaire de Reims, laisse le souvenir d’un soldat engagé et généreux, prêt à servir loin de sa terre natale. Dans un communiqué, le commandement des Forces armées en Guyane a salué « l’investissement sans faille » de cet officier marinier et a présenté ses condoléances à sa famille et à ses proches.
Au-delà de la douleur, sa disparition rappelle les risques inhérents à la protection de l’environnement et de l’ordre public dans une région où la jungle et les fleuves offrent un refuge aux orpailleurs clandestins. Le sacrifice du sergent Roger renforce la détermination des forces françaises à poursuivre leur mission, en mémoire de tous ceux qui ont donné leur vie pour défendre la Guyane.
Patrice Clech