On attendait beaucoup de l’intervention d’Emmanuel Macron sur TF1 le 13 mai. Après son remarquable discours sur la Laïcité le 5 mai, on pouvait se dire : « il nous a compris » !
Eh bien non, notre attente a fait pschitt !
Philippe Tesson écrivait que la Gauche c’était le mensonge, la Droite l’ennui. Macron nous a proposé son « en même temps » !
Après 8 ans à l’Elysée, et sans compter le temps passé comme ministre de l’Economie ou comme conseiller de François Hollande, on aurait pu s’attendre à un minimum de mea culpa sur l’état des finances publiques, sur notre déficit abyssal.
Rien !
On aurait pu s’attendre à un début d’humilité, au moins à un constat que nos services publics doivent être repensés, rebâtis, adaptés au monde actuel. Rien ! Pourtant, les Français savent que l’Ecole dysfonctionne, que notre système de santé part en lambeaux, que notre Justice souffre d’un sous-investissement ahurissant, que notre capacité d’intégration a disparu, que nous ne savons plus faire Nation.
Après 8 ans à l’Elysée, est-ce vraiment dans ses deux dernières années qu’il va pouvoir créer les 5000 places de prison qui nous manquent depuis 20 ans ? Et tout est comme cela !
Emmanuel Macron a aussi eu le tort de présenter un « compte de résultat » statique de son action publique. Son rôle est bien sûr de diminuer les dépenses, et là, force est de constater qu’il n’a fait qu’aggraver les dépenses publiques. Pourquoi attend-il ses derniers jours à l’Elysée pour enfin proposer de coupler les cartes vitales avec les cartes d’identité et les cartes de séjour ?
Dans un compte de résultat ; il y a les charges mais il y a aussi les revenus. Le rôle d’un président est de diminuer les charges mais aussi de tout faire pour créer les voies et les moyens pour dynamiser notre économie, pour doper notre PIB. Et là encore, rien !
Il y a bien sûr, enfin, la reprise de deux idées, développées régulièrement ici par Patrick Pilcer, d’augmenter notre taux d’emploi, mais surtout de ne plus faire reposer le financement de notre modèle social sur le seul travail, de diminuer la CSG et d’augmenter la TVA.
C’est clairement la voie à suivre.
Il faut que les Français, globalement, travaillent plus, et gagnent plus de leurs salaires et de leurs retraites en exonérant de CSG une partie et en augmentant la TVA. Que ces idées soient à présent reprises par Emmanuel Macron est une très bonne chose.
Mais pourquoi continuer à attendre, à rester immobile ?
Pour continuer dans l’ennui qu’a suscité ces trois longues heures présidentielles, il nous faut aborder la question des référendums. Pour contrer l’immobilisme parlementaire et gouvernementale, Macron propose de recourir aux référendums. Cela marche parfaitement en Suisse, mais avons-nous la même culture politique que nos amis Suisses ? Le recours aux référendums ces cinquante dernières années a-t-il été un succès ? Pense-t-on vraiment que le référendum aurait permis d’abolir la peine de mort, d’autoriser les IVG ou le mariage pour tous ?
Emmanuel Macron connaît pourtant parfaitement cette belle citation de Michel Rocard : “Un référendum c’est une excitation nationale où on met tout dans le pot. On pose une question, les gens s’en posent d’autres et viennent voter en fonction de raisons qui n’ont plus rien à voir avec la question.”
Le recours au référendum ne garantit strictement rien. Arrêtons de refuser les responsabilités. Gouverner c’est assumer, c’est prendre ses responsabilités. Encore faut-il avoir une éthique de la responsabilité !
Sur la loi sur la fin de vie ensuite. Emmanuel Macron pense avoir trouvé là un grand marqueur politique de la fin de son mandat. Il pense que la majorité des Français sont d’accord pour légiférer sur la fin de vie et sur l’assistance à mourir. Il se trompe. Comme toujours les Français sont d’accord pour que les autres paient plus d’impôt, mais pas eux ! ils sont d’accord pour que les autres puissent s’euthanasier, mais pas eux !
Demandez aux médecins, aux urgentistes, ou aux malades dans des situations dites terminales et qui s’en sont sortis malgré les grilles de probabilités des « sachants », malgré leur grand âge ! La plupart des gens, au seuil de la mort, ne veulent pas mourir, leur désir de vivre est toujours là. Même si quelques mois plus tôt, dans une abstraction pure, ils disaient, sans penser que cela s’appliquera pour eux, qu’ils aimeraient être « débranchés »…
Lorsque l’Homme a le choix entre la vie et la mort, Il choisit la vie. Et ceux qui choisissent la mort ont le droit de le faire aussi.
Le véritable sujet n’est pas de mourir dans la dignité, même s’il y a certainement des aménagements de protocole à mettre en place. On peut améliorer peut-être la loi dite Léonetti, mais doit-on vraiment légiférer encore en ajoutant une nouvelle loi ?
Le véritable sujet est de vivre dans la dignité.
Notre action publique ne doit pas être guidé par une ligne budgétaire sur le bureau du directeur d’un hôpital, lors d’une réunion sur le protocole médical à suivre. Nous ne devons pas raisonner sur le coût d’une fin de vie, sur le coût des médicaments, doit-on faire encore une chimio ? Doit-on dépenser 12000 € encore pour une poche de médicament quand la personne a 99% de chance de mourir dans la nuit ? doit-on soigner les plus de 80 ans ? doit-on libérer des lits pour les plus jeunes ? Quid du Progrès qui se manifeste par palier ? ce qui n’est pas curable aujourd’hui peut l’être demain ! comment gérer dès lors les pertes de chance ?
Honte à ceux qui consciemment ou inconsciemment pensent ainsi ! Que vaut pour eux les 1% de chance de ne pas mourir ? que vaut pour eux le reste de la vie d’une personne de 90 ans ? d’une personne de 85 ans ? de 80 ans ?
Pour moi, cela vaut l’infini car ce n’est pas chiffrable. On parle de la vie humaine, pas de la durée de vie d’un objet !
Arrêtons de parler de mourir dans la dignité, parlons de vivre dans la dignité. Investissons plus et mieux dans les soins palliatifs, mais aussi dans la Recherche, le Covid a montré que lorsque nous mettons le paquet, quoiqu’il en coûte, on trouve. Investissons aussi dans le planning familial, dans la santé mentale, dans la prévention bien sûr. Mais aussi vivre dignement dans un logement, à quand une réelle politique du logement ? vivre dignement de son travail aussi…
Et là absolument rien dans le discours présidentiel ! la page blanche…
La « honte » surtout quand Macron tente de se refaire une popularité en accablant toujours et encore Israël !
Israël a été victime d’une tentative de génocide le 7 octobre 2023 et depuis tente de libérer ses otages et d’éradiquer les capacités de nuisance des barbares terroristes du hamas en évitant le plus possible la mort de civils innocents, boucliers humains de ces barbares. La honte c’est cela, les actes des barbares. L’armée israélienne approvisionne les civils gazaouis en évitant que le Hamas ne stocke les vivres ou fasse payer cette aide internationale. Israël peut faire mieux, mais elle fait. La perte de chaque vie humaine est une tragédie réelle, et nous pleurons les morts, tous les morts. Mais il faut remettre la Mairie au milieu du Village :
Si le Hamas pose les armes et libère les otages, c’est la fin du conflit ; si Israël pose les armes, c’est la fin d’Israël !
Nous sommes à quelques jours du 8 mai, la commémoration, non pas de la fin de la guerre, mais de la capitulation totale de l’Allemagne nazie, signée à Reims. Devait-on arrêter le conflit avec un cessez le feu, avec une capitulation partielle ? non quitte à raser Dresde, il nous fallait obtenir l’éradication totale du nazisme. Si c’était à refaire, nous le referions. Et visiblement Macron n’arrive pas à la cheville de De Gaulle, de Churchill ou de Eisenhower !
Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde !
Un président doit savoir dire clairement, oui, le hamas a tenté de commettre un génocide, et, non, Israël ne commet pas de génocide. Ce n’est pas à un historien de le dire, c’est au président !
La honte c’est d’avoir peur de le dire, la honte c’est d’avoir eu peur de manifester contre la haine des juifs et pour la République à la tête du peuple français ! une faute indélébile !