Opinion Outre-Mer
10H17 - jeudi 15 mai 2025

Ce quarteron de députés qui vivent avec un rétroviseur à la place des yeux. L’édito de Michel Taube

 

Oui à la mémoire, oui à une histoire partagée et vivante. Mais non à la repentance éternelle et encore moins à la vengeance de l’histoire ! Au nom de cette mémoire, mais surtout au nom d’une réconciliation universelle, l’auteur de ces lignes a écrit un « Nous sommes tous des juifs noirs » et est très attaché au partage des mémoires, au respect des minorités et de la diversité. Mais les mea culpa incessants, la culpabilisation rétrospective, non !

Est-ce une querelle si anodine ? Dans une lettre au ministre des Outre-mer Manuel Valls, et que dévoile Opinion Internationale ci-dessous, quatre députés socialistes ou apparentés, Béatrice Bellay (Martinique), Christian Baptiste (Guadeloupe), Elie Califer (Guadeloupe), Philippe Naillet (La Réunion) s’indignent de la tenue d’une réunion sur la vie chère programmée à la date du 27 mai prochain sous prétexte que ce jour-là se tient la journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage en Guadeloupe.

En quoi une réunion de travail sur la vie chère effacerait elle cette date commémorative ? Pourquoi convoquer l’histoire à tout bout de champ pour geler toute action présente. A la limite on pourrait même considérer que dans la logique expiatoire de cette gauche rétroviseur, un moment de recueillement à l’ouverture de cette réunion pourrait inspirer les travaux de ses participants.

Et pour tout dire, convaincu que l’esclavage a bel et bien constitué un système anthropologique (et pas qu’économique) d’un autre monde, d’une autre époque, l’instauration d’un jour férié dans le calendrier international de toutes les nations modernes pourrait avoir du sens. Mais de là à rythmer la vie économique, sociale et politique de notre pays en fonction de toutes les commémorations des grands moments de l’histoire, à cela nous disons non. La priorité est encore une fois, certes de se souvenir, mais surtout de travailler, de réconcilier dans l’action et le développement.

Ce courrier révèle un autre point clé quant aux auteurs de cette lettre : une des lourds handicaps qui freinent la gouvernance des Outre-mer aujourd’hui tient à ce que, sur le plan politique, ce sont souvent les élus socialistes ou apparentés socialistes, censés être modérés et force de gouvernement au niveau national, qui font la courte échelle aux insoumis, aux indépendantistes et aux extrémistes. Par clientélisme électoraliste à courte vue, nous assistons à une surenchère autonomiste et accusatoire lourde de danger. Pire, le premier de ces socialistes s’est révélé être fort curieusement Manuel Valls lui-même dont nous avions pensé qu’il avait tourné la page de ses années socialistes et était devenu plus libéral et régalien. Nous nous sommes bien trompés.

Espérons que Manuel Valls ne cèdera pas aux pressions de la sorte comme il l’a fait en Martinique en acceptant de rencontrer le RPPRAC et en Nouvelle-Calédonie en proposant une indépendance – association.

 

Michel Taube

 

Lettre des députés Béatrice Bellay, Christian Baptiste, Elie Califer, Philippe Naillet à Manuel Valls

 

Directeur de la publication

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